Nessma éclaire l'opinion publique sur la saisie de ses équipements de diffusion
A la suite de la saisie de ses équipements et l’arrêt de la diffusion de sa chaine TV de la part de la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA), la société Nessma Broadcast tient à éclairer l’opinion publique sur les détails de ses relations opaques avec la HAICA durant les dernières années :
1.La chaine Nessma n’a jamais agi en dehors de la légalité, ni voulu retarder sciemment la régularisation de sa situation, contrairement à ce qui a été prétendu dans le communiqué de la HAICA. Elle bénéficie, depuis mars 2009, date antérieure à la création de la HAICA, d’une autorisation légale de diffusion accordée par l’Etat tunisien et ce, à l’instar d’autres chaines dont la chaine nationale. Elle a obtempéré à l’injonction de la HAICA tendant à changer le statut juridique de la société passant de SARL à SA et déposé en date du 19 mai 2019, auprès de la HAICA, un dossier de régularisation demeuré à ce jour sans réponse.
La position de la HAICA à ce sujet ne nous est jamais parvenue le plus souvent qu’à travers les déclarations médiatiques des porte-parole du régulateur selon lesquelles il est commandé à Nessma de cesser d’émettre spontanément ses programmes, sans fixer d’échéance, en attendant la régularisation de son dossier. Sommation pour le moins abusive de nature à jeter des centaines d’employés dans la rue, sans perspectives aucunes.
Cela invite à poser la question suivante : est-ce que réduire au chômage des centaines de journalistes, techniciens, administratifs et ouvriers est devenu un passage obligatoire pour régulariser le dossier d’une institution à caractère économique qui s’adonne à une activité médiatique comme Nessma ? faut-il recourir à la fermeture de chaque entreprise économique, jusqu’à nouvel ordre, toutes les fois qu’un contentieux l’oppose à l’Administration ? Ou bien la logique ne voudrait-elle pas faire plutôt prévaloir l’essentiel sur l’important en débloquant la situation de manière juridiquement appropriée tout en préservant l’existence d’une chaine comme Nessma qui représente un important espace médiatique de dialogue et une entreprise capable d’offrir des centaines d’emplois pour peu que soit créé un climat d’investissement encourageant ?
2.Aucun dirigeant de parti politique n’a appartenu à la direction de la chaîne et nous invitons la HAICA à présenter à l’opinion publique toute preuve du contraire. S’agissant de M. Nabil Karoui, il n’est actionnaire minoritaire dans Nessma Boroadcast que de manière indirecte à travers une autre société. Il n’exerce aucun poste de direction dans la chaîne depuis 2016.
3.Après le 25 juillet 2021, en sa qualité de Président du Conseil d’Administration de la société Nessma Broadcast et l’un de ses principaux actionnaires, M. Tarak Ben Ammar a pris attache avec la HAICA dans le but de parvenir à une solution légale et définitive susceptible d’assurer la permanence de la diffusion des programmes de la chaine.
Une réunion fut organisée en août 2021 entre la HAICA et la direction de la chaine en vue de trouver les voies et les moyens de mettre fin à une situation que certains semblent vouloir perpétuer, faisant de la chaine Nessma l’objet d’accusations fausses. Aussi, ce n’est pas sans étonnement que nous constatons que la HAICA a délibérément occulté cette initiative fondée sur un désir réel et renouvelé de s’inscrire toujours dans le respect de la loi, sachant que la HAICA a vocation à solutionner les problèmes et non à les compliquer.
Nous avons proposé à la HAICA d’autoriser l’augmentation du capital de Nessma Broadcast de sorte que M. Tarak Ben Ammar et la société Mediaset puissent détenir plus de 94% des actions. Mais la HAICA n’a pas voulu donner suite à cette proposition, par la positive ou la négative.
4.La chaine Nessma ne s’est jamais considérée au-dessus de la loi. Elle n’a jamais cherché non plus à provoquer de polémiques stériles ni avec la HAICA ni avec personne d’autre. Elle entend demeurer l’un des acteurs principaux d’une information libre et plurielle sans laquelle parler d’un processus démocratique pluraliste, après la révolution de la liberté et de la dignité, n’aurait aucun sens.
Elle reste tout à fait disposée à faire part de tous les documents qui établissent clairement la transparence de sa gestion et de ses opérations financières. A cet égard, la société Nessma Broadcast a d’ailleurs commandé à Bernard Chaussegros, expert auprès de la cour d’appel de Paris et membre du comité d’arbitrage français, un rapport d’audit, en date du 17 mai 2021, se rapportant à tout ce qui concerne Nessma en matière de financement, d’actionnariat, d’investissement, de revenus publicitaires... Ce rapport est mis à la connaissance de l’opinion publique sur le site web de la chaine, de manière à infirmer les déclarations et les jugements tendancieux et partiaux sans lien avec la réalité.
5.La chaine Nessma est le produit d’un investissement auquel ont participé des sociétés étrangères cotées en bourse dont les activités se déroulent en toute transparence et sous contrôle continu. Cependant le climat local ambiant où dominent des accusations gratuites fait que la chaine se retrouve aujourd’hui injustement pointée du doigt, victime, sur les réseaux sociaux, de procès populistes dénués de tout fondement.
La tendance à perpétuer une « Affaire Nessma » n’est rien d’autre qu’un message négatif adressé à tout investisseur étranger aussi bien dans le domaine de la communication que dans les divers autres domaines, alors que ce qui est requis aujourd’hui, c’est la conjugaison de tous les efforts pour attirer et encourager l’investissement étranger, outre la protection de l’investissement local.
A titre d’exemple, bien que victime d’un long exil et d’un ostracisme imposé depuis 1986, M. Tarak Ben Ammar, producteur international de cinéma, a beaucoup œuvré pour attirer la production, en Tunisie, de films internationaux favorisant, par la même occasion, la création sur place de milliers d’emplois d’acteurs, de techniciens et d’artisans de toutes spécialités et dans différentes régions du pays.
Il est regrettable de nous retrouver aujourd’hui à défendre le droit à l’existence d’une chaine comme Nessma alors que notre pays est en mesure d’attirer de grands groupes de communication à condition que soit offert un climat de confiance, de respect des législations et de garanties quant à leur application, loin des règlements de compte dans lesquels le subjectif se mêle à l'objectif.
La chaine Nessma continuera à défendre son droit d’exister. Toute absence de neutralité et de justice et tout abus de pouvoir dans le traitement du dossier Nessma devient irrecevable, car en l'absence de conditions d'impartialité et d'indépendance, c’est la loi de la jungle prévaut, et alors la république qui a été construite avec le sang et les sacrifices des Tunisiens ne peut que s’effondrer.
6.La chaine Nessma s’adresse à M. le Président de la République, en sa qualité de protecteur des droits et des libertés, en vue d’intervenir pour appeler à lui rendre justice et la réhabiliter dans ses droits, loin des rancœurs que nourrissent certaines parties qui oublient que Nessma est une chaine de télévision tunisienne nationale et qu’elle représente un bien qui appartient au peuple Tunisien à ne délaisser ou laisser dépérir en aucune manière.
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