À New York, un sommet sur Gaza : Erdogan aux côtés de Trump, quelle signification?

Sur invitation du président américain Donald Trump, un sommet consacré à la guerre à Gaza s’est tenu hier en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Y ont participé plusieurs dirigeants arabes et musulmans, dont l’émir du Qatar, le roi de Jordanie Abdallah II, le président turc Recep Tayyip Erdogan, le président indonésien Prabowo Subianto, ainsi que de hauts responsables d’Égypte, des Émirats arabes unis, du Pakistan et de l’Arabie saoudite, représentée par son ministre des Affaires étrangères.
L’attention des observateurs s’est portée sur une photo révélatrice : Donald Trump, flanqué de Recep Tayyip Erdogan, donne l’impression que le président turc copréside la réunion aux côtés du chef de la Maison Blanche. Une mise en scène qui n’est certainement pas anodine : Ankara occupe une place singulière dans le dossier palestinien, avec des relations diplomatiques anciennes et complexes avec Israël et un rôle de médiateur potentiel auprès du monde musulman.
Cette mise en avant contraste avec l’absence de l’émir Mohammed ben Salmane, représenté par son ministre des Affaires étrangères. Le prince héritier saoudien, dont le pays a coprésidé avec la France la conférence internationale sur la création d’un État palestinien, conclue par l’Appel de New York signé par 142 pays, incarne pourtant un leadership diplomatique majeur, mais en coulisses.
La juxtaposition met en lumière un double message : d’un côté, la Turquie qui a des relations séculaires avec Israel, comme médiateur visible et immédiat, aux côtés de Trump ; de l’autre, l’Arabie saoudite comme acteur influent, opérant davantage sur le terrain multilatéral et en partenariat avec Paris. La photographie protocolaire reflète ainsi non seulement la hiérarchie du moment, mais aussi une possible tension implicite entre la diplomatie américaine et les initiatives indépendantes de Riyad.
Même sans décisions concrètes, ce sommet offre donc un enseignement clé : au Moyen-Orient, le leadership se joue à la fois sur les gestes symboliques et sur l’action diplomatique réelle. Erdogan et Riyad, chacun à leur manière, incarnent ces deux dimensions parfois concurrentes.
B.O
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