Nidaa Tounes: Mohsen Marzouk au gouvernail?
L’assemblée générale de Nidaa Tounes, qui a réuni dimanche dernier, les membres du comité constitutif, du bureau exécutif et les coordinateurs régionaux a permis de ressouder les rangs et de rationaliser, en quelque sorte, le discours du parti. On a, en effet, assisté au fil des jours qui ont suivi la victoire du parti dans les deux scrutins, législatif et présidentiel, à des veillées d’armes entre certains dirigeants, avec des accusations lancées par les uns contre les autres, et les Nidaistes ont appris, malgré eux, à encaisser les critiques et les mauvaises comparaisons. Nous ne reviendrons pas sur les causes et les effets sur lesquels nous nous sommes étalés dans une précédente chronique.
Il est évident que les principaux cadres du parti, à commencer par son Président fondateur Béji Caid Essebsi, ont laissé un grand vide en le quittant pour d’autres postes. Le Président intérimaire Mohamed Ennaceur a déjà beaucoup de pain sur la planche à l’ARP, et malgré cela, il fait de son mieux pour resserer les rangs, rapprocher les vues et éviter les déchrures, en faisant prévaloir ses qalités d'homme de dialoge et des consensus.
Alors que le secrétaire général Taieb Baccouche n’est, pratiquement, plus disponible et de par ses nouvelles fonctions il passera beaucoup plus de temps à l’étranger qu’en Tunisie et s'occuper des dossiers chauds. Et comme Mohsen Marzouk, Ridha Belhaj et Rafaa Ben Achour ont accompagné leur patron à Carthage et que d’autres membres du comité constitutif, Lazhar Akremi, Slim Chaker, Selma Elloumi … ont été nommés dans le gouvernement, le comité est presque « décimé » et sans « capitaine, ni voile, ni gouvernail ». Boujemaa Remili qui s’est trouvé aux commandes, en tant que directeur exécutif, se démène tant bien que mal pour tenir les leviers de commande.
C’est pourquoi, on parle de plus en plus du retour de Mohsen Marzouk à plein temps au Nidaa Tounes pour occuper le poste de secrétaire général que devrait quitter Taieb Baccouche pour se consacrer à ses nouvelles fonctions.
Marzouk devrait auparavant démissionner de la présidence. Homme débordant d’activité, il s’est trouvé englué dans un nouveau système, celui de la présidence, où il doit faire preuve de beaucoup de retenue et de circonspection, obligation de réserve oblige. Par son dynamisme, sa bonne maitrise, et son esprit de battant, il pourra apporter beaucoup au parti, comme le disent certains de ses proches. Il a des qualités qui pourraient faire de lui, l’homme de la situation d’autant plus qu’il a la cote auprès de plusieurs militants. Toutefois, il de doit pas tomber dans le favoritisme, mais se poser, plutôt, en tant que rassembleur. La parti a devant un calendrier bien chargé, avec deux grandes échéances, le congrès et les municipales. Deux grands défis à relever s’il compte rester le premier parti du pays.
B.0