PNUD/Tunisie : Le peuple tunisien salué pour sa transition démocratique
Le groupe des amis américains du PNUD a attribué le 11 juin dernier son Prix Julia Taft au Bureau du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Tunisie, en reconnaissance de son remarquable travail en faveur de la transition démocratique des pays nord-africains.
L’Administrateur du PNUD, Mme Helen Clark, lors d’une réception à Washington a déclaré : « En Tunisie, les partenaires du développement ne disposaient de pratiquement aucun modèle de référence antérieur au changement de régime en janvier 2011. Les réponses et les capacités pour appuyer la transition ont dû être mises au point promptement. »
« Le Bureau de pays du PNUD en Tunisie a relevé le défi, en choisissant de répondre aux événements historiques. »
« Notre équipe a soutenu la Commission électorale indépendante qui a surveillé les élections de l’assemblée constituante qui ont eu lieu en octobre dernier. Nous avons été heureux de constater que 76 pour cent des électeurs enregistrés ont voté lors des premières élections libres du pays depuis son indépendance. »
Le PNUD a également fourni une assistance technique pour la création de nouveaux cadres juridiques garantissant des libertés pour la société civile et les partis politiques tout en appuyant la réforme de l’administration publique, notamment à travers une Commission anti-corruption.
« Notre réponse en Tunisie n’a pas seulement été rapide, elle a également été très pertinente. Nous aidons les parties prenantes tunisiennes à résoudre les nombreux problèmes auxquels la révolte s’attaquait » a ajouté Mme Clark.
« Les populations de la région ont exigé la justice et la dignité, le droit de participer aux décisions qui influencent leurs vies, et le respect de leurs droits humains. Elles veulent pouvoir disposer d’un accès à un travail décent, être éduquées, bénéficier de services décents, et nommer des gouvernements honnêtes, réactifs et responsables », a-t-elle déclaré, en se référant aux soulèvements successifs de 2011 qui appartiennent désormais au Printemps arabe.
« Les transitions de gouvernements autoritaires à des gouvernements démocratiques sont ardues… Au fur et à mesure des changements qui survenaient dans d’autres pays, le PNUD en Tunisie partageait ses expériences avec d’autres bureaux de pays qui s’efforçaient eux aussi de fournir une réponse prompte », déclara-t-elle.
Le Représentant résident du PNUD, Dr Mohammed Belhocine, accompagné de deux fonctionnaires nationaux et de M. Kamel Jendoubi, Président de l’organe qui organisa les premières élections libres de la Tunisie, a accepté le prix, en déclarant « le mérite revient avant tout au peuple tunisien. »
« Ils ont décidé de répondre à l’appel du poète tunisien Aboul Kacem Ech Chebbi, auteur de l’hymne national tunisien qui écrivit, il y a quelques dizaines d’années: “Si un jour le peuple désire vivre,/le Destin lui répondra sûrement,/l’oppression alors disparaîtra. Et ses entraves se briseront certainement.”
Remarquant que « des périodes économiques difficiles appelaient des choix difficiles », le Dr Bellocine ajouta également : « Je vous assure que sur le terrain nous nous engageons à tenir compte de chaque dollar, et de travailler dans la plus grande transparence.»
« Les élections nous ont permis de soutenir plus énergiquement la Tunisie en matière de gouvernance démocratique, domaine de pratique précédemment hors de portée. Le PNUD en assume la direction au sein des Nations Unies, en soutenant en moyenne une fois toutes les trois semaines, une élection quelque part dans le monde » a-t-il ajouté.
En Tunisie, le PNUD appuie une série de programmes, notamment ceux concernant la sécurité, la justice – et la justice de transition —, la lutte contre la corruption, le soutien au dialogue constitutionnel, le renforcement des capacités de la société civile, la lutte contre la pauvreté et le chômage, ainsi que l’intégration des femmes.
« La route devant nous est incertaine. Mais le développement pratiqué correctement renforce la résilience et transforme chaque citoyen en acteur dans une nation qui peut résister à des chocs brutaux et des revers inattendus, quelle que soit leur soudaineté » a affirmé, le Dr Bellocine.
« Voici ce à quoi nous aspirons chaque jour en partenariat avec le peuple tunisien : un pays bien dirigé, bien nourri, bien gouverné, et disposant d’atouts, avec une population jeune, énergique et bien éduquée qui prospérera dans l’économie du savoir du XXIe siècle et des siècles qui suivront – quel que soit l’avenir.
Le Prix
Le Prix Julia V. Taft est accordé chaque année par un jury de citoyens privés éminents et d’experts du développement – qui constituait précédemment le Comité des États-Unis pour le PNUD – à un Bureau de pays du PNUD dont le travail d’équipe a contribué à construire un monde plus démocratique, prospère, paisible et sûr, dans une région particulièrement difficile.
Ce prix a été établi en 2009 en mémoire de Julia Taft, membre active du Comité des États-Unis, avant sa disparition prématurée à la suite d’un cancer en 2008.
Une autorité dans le domaine humanitaire et du développement international, Julia Taft a été Administratrice assistante et Directrice du Bureau de la prévention des crises et du relèvement du PNUD de 2001 à 2004. De 1997 à 2001, elle a occupé le poste de secrétaire d'État adjointe en charge du Bureau de la population, des réfugiés et de la migration, et celui de présidente et de PDG de InterAction de 1993 à 1997. Elle a également été Directrice du Bureau USAID en charge de l’assistance à l’étranger en cas de catastrophe.
Le Prix Julia V. Taft a été octroyé au Bureau de pays du PNUD au Soudan en 2009, à celui en Haïti en 2010, et au Bureau de pays du PNUD en Afghanistan en 2011.
Le PNUD aide les gouvernements de la région du Moyen-Orient/Afrique du Nord à s’adapter aux changements qui ont suivi le Printemps arabe. Le PNUD s’associe aux populations de toutes catégories sociales en vue de construire des nations susceptibles de résister aux crises, d’impulser et de soutenir une croissance qui améliorera l’existence de tout un chacun.