Pourquoi Othman Jerandi s’est-il rendu discrètement à Paris ?

Pourquoi Othman Jerandi s’est-il rendu discrètement à Paris ?

Il a fallu que le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères publie un communiqué sur la rencontre entre Jean-Yves Le Drian et son homologue Othman Jerandi jeudi 18 mars, pour que le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens de l’étranger publie à son tour, ce vendredi, un communiqué sur cette rencontre.

Hier, le président de la république Kais Saied a eu un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron. Selon un communiqué laconique de Carthage, le président français a félicité Saied à l’occasion du 65e anniversaire de l’Indépendance que la Tunisie fête demain.

Plusieurs dossiers ont été abordés lors de cette discussion et Paris a réitéré son engagement à tenir main forte à la Tunisie dans la lutte contre le coronavirus.

Mais on sait que les rapports entre Paris et Tunis ne sont plus au beau fixe. D’ailleurs, l’ambassadeur tunisien attend toujours un rendez-vous à l’Elysée pour présenter ses lettres de créances, condition sine quoi non pour exercer ses fonctions sur le territoire français. On sait, également, que les préparatifs du sommet de la Francophonie trainent de long en large et que les ambassadeurs de France, Belgique et du Canada à Tunis s’en sont plaints auprès des autorités tunisiennes et auprès de leurs capitales respectives.

En plus de cela, Emmanuel Macron a annoncé au cours d’une conférence de presse conjointe, tenue à l’Elysée, avec Kaïs Saïed lors de la visite de ce dernier à Paris en juin 2020, que la France va accorder 350 millions d’euros de prêts en soutien à l’économie tunisienne.

A son tour, Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a annoncé à l’issue de sa rencontre avec le chef de l’Etat Kais Saied, le 22 octobre au palais de Carthage, que la France enverrait, dans les prochains jours, une aide médicale d’une valeur de 500 000  euros dans le cadre de la coopération bilatérale pour la lutte contre le Coronavirus. 

La visite surprise de Jerandi qui est intervenue le jour même de la commémoration de l’attaque contre le Bardo qui a fait 21 morts parmi le touristes dont quatre français, devait, donc, s’inscrire dans le cadre du réchauffement des relations entre les deux pays.

Selon le communiqué du ministère français, l’entretien entre les deux ministres « a permis de faire le point sur la crise sanitaire et les principaux axes du partenariat dense qui unit la France et la Tunisie, en particulier le soutien accordé par la France à la Tunisie pour lutter contre les conséquences de l’épidémie de Covid-19.

Le Drian a rappelé la pleine disposition de la France à accompagner le plan d’action en cours d’élaboration par les autorités tunisiennes afin de permettre à l’économie tunisienne de se réformer.

Les deux ministres ont évoqué la coopération bilatérale dans le domaine sécuritaire, notamment la lutte contre le terrorisme, en ce sixième anniversaire de l’attentat du Bardo. Ils ont également abordé le renforcement de notre coopération sur les questions migratoires, notamment en matière de lutte contre l’immigration illégale.

Les ministres ont fait le point sur la situation en Libye et sur les grands dossiers régionaux et multilatéraux.

Ils ont abordé la préparation du sommet de la Francophonie, prévu à Djerba en novembre 2021.

Cet entretien a enfin permis de préparer le Haut conseil de coopération, qui se tiendra prochainement à Tunis autour de nos deux Premiers ministres ».

Selon  le communiqué du ministère tunisien, Othman Jerandi a informé son homologue français des préparatifs en cours par la Tunisie pour abriter les travaux du 18ème Sommet de la Francophonie en novembre 2021 à Djerba, soulignant la volonté de la Tunisie de mettre en œuvre tous les moyens à même d'assurer le succès de cet événement international important et la nécessité de poursuivre la coordination et les efforts concertés pour y parvenir.

Les deux Ministres ont également échangé les points de vue sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun, notamment la coopération internationale et les efforts nécessaires pour faire face aux répercussions de la crise sanitaire mondiale, ainsi que l'évolution des dossiers régionaux. À cet égard, les deux Ministres ont souligné la nécessité de poursuivre la coordination et la concertation sur ces questions ».

B.O

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