Première intervention d’Abid Briki : Rien de nouveau sous le soleil

Première intervention d’Abid Briki :  Rien de nouveau sous le soleil

 

L’événement était attendu : Abid Briki, ministre de la fonction publique et de la gouvernance a fait ce mercredi sa première apparition dans un média depuis sa nomination dans le gouvernement d’union nationale. A part se justifier et défendre, de piètre façon, les passe-droits qu’il a obtenus sous l’ancien régime il n’a rien apporté de nouveau.

Aucune vision de la manière dont il compte mettre en place la bonne gouvernance, aucune piste quant à la réforme de l’administration qu’il doit mener pour simplifier les procédures et couper court aux formes de corruption qui s’y sont développées. Tout cela est reporté aux calendes grecques, à dans un an, promet-il alors que la durée d’un ministre est en deçà de ce seuil. Comment un homme qui n’a jamais dirigé une administration publique de sa vie, peut-il en connaitre les maux et avoir la capacité de les traiter. Parfois l’aptitude à l’imagination, la bonne volonté et un zeste de témérité peuvent être les ingrédients utiles à cette fin.

Mais à entendre l’interlocuteur de Boubaker Ben Akacha sur Midi-show à MosaïqueFM, rien de tout cela. Ça sera du tâtonnement à ce qu’il parait. Alors dans son discours des généralités, rien que des généralités. Du genre, il faut un « arsenal de lois » pour combattre la corruption ou l’image de l’administration est mauvaise dans l’opinion publique et il faudrait la changer. Ou cette évidence : toutes les réformes dont celles de la fiscalité et de l’administration entre autres sont en panne. Mais il ne dit rien de ce qu’il faut faire pour les activer, à part de lutter contre l’évasion fiscale des professions libérales ou de réviser le régime fiscal des avocats et des médecins, mais sans préciser le comment de la chose, alors que des mesures sont édictées mais elles ne sont pas appliquées.

Sur le projet de réconciliation économique proposé par le président de la république, il reconnait qu’il part de « nobles sentiments » mais le différend porte sur les mécanismes d’application ajoutant dans se rendre compte de la contradiction, qu’en attendant les hommes d’affaires doivent entreprendre et investir pour faire tourner la machine économique. C’est l’histoire de l’œuf et de la poule et on n’est pas sorti de l’auberge.

« La situation est pire que ce qu’on peut imaginer (ou prévoir) », dit-il, mais cette fois-ci ce ne sont pas les salariés qui doivent en payer le prix, parce qu’il y une UGTT forte qui soutient le gouvernement d’union nationale, dit Abid Briki qui prône un « impôt sur la fortune »

Seules informations qui semblent de première main, un ensemble de mesures à savoir une réduction de l’impôt dû par les catégories faibles en contrepartie d’une hausse de celui dû par les autres catégories, la non majoration des prix des produits de base pendant un an, la révision du régime fiscal des professions libérales et le règlement des problèmes du phosphate(à Gafsa), de Petrofac(à Kerkennah) et de la STIP(société des pneumatiques qui possède deux usines à Msaken et à Menzel Bourguiba).

Sur un plan plus personnel, Abid Briki a expliqué le passe-droit obtenu par sa fille pour faire médecine alors qu’elle n’avait pas le score idoine, par le fait qu’elle faisait partie d’une liste de doléances adressée à l’ancien président Ben Ali. Tout en se défendant d’être un représentant de l’UGTT au gouvernement il a néanmoins dit qu’il a reçu les encouragements du secrétaire général Houcine Abbassi pour occuper la fonction.

L’ancien dirigeant du Watad ( les patriotes démocrates) reste fidèle à son parti quand bien même il n’assume aucune fonction en son sein. L’occasion pour lui de défendre son camarade de parti Mongi Rahoui très critique envers le Front populaire.

Enfin concernant ses déclarations qu’il ne ferait jamais partie d’un gouvernement où siège Ennahdha (faites pourtant en février 2015), il a expliqué qu’entre cette prise de position et aujourd’hui la constitution est passée par là. Comme Boubaker Ben Akacha lui a fait remarquer que la Constitution a été promulguée un an avant les dites déclarations, il s’est ravisé pour dire qu’il a tout simplement changé d’avis.

En tout cas pour se justifier il a assuré que le Document de Carthage fait de l’élucidation des assassinats politiques (dont celui du leader du WATAD Chokri Belaïd) une de ses priorités.

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