Projet de protection du Grand Tunis contre les inondations

L'Agence Japonaise de la Coopération Internationale (JICA) a organisé, à Tunis, une tournée de presse, afin de

présenter sa contribution aux programmes environnementaux en Tunisie ainsi qu’aux efforts nationaux en matière de développement durable.

Plusieurs thématiques ont été débattues au cours de cette journée marquée notamment par la présentation du méga projet de lutte contre les inondations dans le Grand Tunis, assurée par M. Mohamed Lakhdhar Guesmi, du département de l’hydraulique urbaine au ministère de l’équipement et de l’aménagement du territoire.  
Ce dernier a fait savoir que le Grand Tunis, qui compte actuellement prés de 2.5 Millions d’habitants, est assujettie à des ruissellements intenses d’eaux  pluviales.

Et d’ajouter que suite aux événements hydrologiques exceptionnels du mois de septembre 2003, des crues et une pluviométrie de 460 mm dont deux pointes ; 182mm les 17/18 et 101mm le 24 du même mois, ont donné lieu à de graves inondations dans l’ensemble du Grand Tunis.

Pour donner un aperçu sur les dégâts générés, M. Mohamed Lakhdhar Guesmi parle de pertes en termes de vies humaines et évoque une gêne voir même un blocage complet de la circulation, la destruction des infrastructures, une asphyxie de l’Agglomération pendant plusieurs jours, à laquelle peu d’artères et de quartiers échappent, et enfin l’isolement de certaines zones sensibles pendant plusieurs jours voire semaines.

Partant, suite à ces événements, indique M. Guesmi, le Président Ben Ali a ordonné l’élaboration d’une étude ayant pour objet la protection du Grand Tunis contre les inondations. Cette étude, explique-t-il, vise à adopter un scénario d’aménagement qui assure la protection de toute l’agglomération du Grand Tunis contre les événements de faible récurrence et de constituer une banque de données pour les ouvrages existants et les cours d’eaux ayant un impact sur les zones urbaines.

Pour ce faire, l’étude s’est déroulée en deux phases pour concerner, entre autres cations ; la vérification et l’actualisation des données hydrologiques de base, le diagnostic de la situation actuelle, l’évaluation du comportement des ouvrages existants et la proposition des scénarios d’aménagements compte tenu des différents niveaux de protection et pour les diverses fréquences des événements pluvieux.

Une étude détaillée du scénario adopté pour la protection du Grand Tunis contre les inondations a notamment été entreprise avec pour finalités ; l’estimation détaillée du coût des ouvrages à réaliser, la répartition des travaux en fonction des attributions et leurs décompositions en tranches fonctionnelles selon le degré de vulnérabilité des zones, outre une dernière étude d’impact des aménagements retenus sur l’environnement.

Réalisation par tranches fonctionnelles

Le choix des actions d’aménagement à retenir pour la protection du Grand Tunis contre les inondations a été basé sur les enjeux de protection des personnes, des biens et des infrastructures tout en tenant compte de la rentabilité économique.
Il s’agit notamment de procéder à la réalisation de barrages et de lacs collinaires dimensionnés pour pouvoir stocker les crues centennales à l’amont des bassins versants avant d’arriver aux zones urbaines (Jebal Ammar: 7, Sanhaja (Mannouba) : 1, Borj Chakir: 1, Sijoumi:1, Hammam-Lif et Hammam-Chott : 6, Boumhel: 2).

Il s’agit, par ailleurs de recalibrer et d’aménager les écoulements à l’intérieur de la zone urbaine et de réaliser des bassins d’écrêtements.
Cette phase englobe le recalibrage et aménagement de 38 km d’oueds et de cours d’eaux, la réalisation de 65 km de réseau et l’exécution de 15 bassins d’écrêtements.

Restera par la suite, selon M. Guesmi, de réaliser des réseaux secondaires et tertiaires qui assurent le drainage des eaux pluviales issues des bassins versants des zones urbaines. Une tâche qui incombe aux collectivités locales et qui comprend, elle aussi, le recalibrage de 32 km des réseaux existants, la réalisation de 117 km des réseaux secondaires et tertiaires et l’exécution de deux bassins d’écrêtements.

Le coût des ouvrages inclus dans le projet de protection du Grand Tunis contre les inondations a été estimé à 600 MD dont 30 MD consacré aux ouvrages de la protection éloignée, 370 D à ceux de la protection rapprochée et 200 MD mobilisés pour les ouvrages d’évacuation des eaux pluviales. Le démarrage des travaux, qui perdureront pas moins de trois ans, est prévu pour 2011.

Quant au programme d’actions engagées pour le compte de la réalisation des ouvrages dits de protection rapprochée et compte tenu du coût élevé des travaux ciblés (370 MD), il a été prévu de les réaliser en trois tranches définies sur la base du degré de vulnérabilité des zones vis-à-vis des inondations. La première tranche concerne le secteur Ouest du Grand Tunis, constitué par les zones de Mnihla, Intilaka, cité Ettadhamen, Ibn Sina, Ksar Said, Douar  Hicher, Manouba, Denden, Ezahrouni, Ezouhour, Bardo, la zone environnante de sebkhat Sijoumi.

Le principal train de travaux consiste en l’élargissement et le recalibrage de 16 km d’oueds et de cours d’eau et la réalisation de 28 km de réseaux nouveaux, d’un collecteur de vidange de sebkhat Sijoumi de 6 km de longueur et de 5 bassins d’écrêtements.

Par ailleurs, vu l’importance de l’investissement, une tranche fonctionnelle a été retenue pour être réaliser moyennant une enveloppe de 101 Million de Dinars financé par un prêt de la JICA à concurrence de 75 Million de Dinars.

Cette tranche fonctionnelle, qui vise à protéger les cités Ibn Cina, Ksar Said, Bortal Haider, Manouba, Denden, Ezzahrouni, Ezzouhour, Bardo et la zone urbaine située aux environs de sebkhat Sijoumi, concerne la vidange de sebkhet Sijoumi vers Oued Meliane par un dalot de section intérieure 3.5m de largeur et de 2.5m de hauteur sur une longueur de 6.3km et le collecteur de l’oued Bardo sur une longueur de 1.5km composé d’un canal de 10m de large et de 2m de hauteur.

Cette même tranche servira également à assurer l’installation d’un autre collecteur de renforcement sous l’Avenue 7 Novembre (Denden) sur une longueur de 3.1km composé de batteries de dalots et un canal de raccordement à sebkhat Sioumi, le recalibrage de la branche commune des oueds Bardo et Guériana, ainsi que l’installation des deux collecteurs d’Ibn Sina et de Ksar Saïd à l’amont de la RN7.

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