Quand la Fatiha devient une sorcellerie !
On savait depuis quelque temps que l'islamophobie est ouvertement déclarée par nombre de Tunisiens, particulièrement parmi les élites qui font exprès l’amalgame entre l’islamisme politique et l’islam pour s’attaquer à la religion, mais l'on était à mille lieues d'imaginer la tournure qu'elle a prise.
Après les attaques répétées (et qui passent comme une lettre à la poste) de Maya Ksouri contre les symboles de la religion de la majorité du peuple tunisien... Après les apparitions médiatiques de certains « penseurs » pour tirer à boulets rouges sur les fondements mêmes de l'Islam qu'ils tournent en dérision de façon on ne peut plus condescendante... Après la polémique malheureuse sur l'enseignement du Coran aux enfants pendant les vacances et la triste sortie d'une autre compatriote Neyla Sellimi déversant sa bile sur le Coran et son contenu...Après la publication de notre compatriote Hela Ouardi qui n'a pas pris de gant pour "charger" le Prophète de l'Islam...Nous voilà à nouveau au cœur d'une autre crise d'identité arabo-musulmane dont on aurait pu se passer.
Ainsi après la défaite des Aigles de Carthage face à l'Angleterre au Mondial russe, ces attaques dangereuses et provocantes aux signes ou symboles de la religion se sont encore une fois manifestées.
Certains chroniqueurs, au lieu de s'attaquer au choix de l'entraineur Nabil Maaloul ou à la méforme de certains joueurs pour justifier notre défaite, ont trouvé un bouc-émissaire: la Fatiha, le Doua'a et autres...
Pour eux, c'est la Fatiha récitée au début du match qui a causé notre défaite. Pire, c'est une sorcellerie à leurs yeux ! Quelle médiocrité que de tenter de bousculer, au gré de leurs humeurs fantasques, les convictions et la foi de millions de fidèles tunisiens.
On le sait désormais depuis longtemps, s'indigner pour un oui ou pour un non, se lamenter à la moindre contrariété, pérorer à la moindre peccadille...tel est désormais le sport favori de nombre de certains Tunisiens d'après-Révolution.
Mais que l'on atteigne un tel degré de haine viscérale du Coran, de banalisations et de critiques acerbes du verbe d'Allah, de versets coraniques sortis de leur vrai contexte, de mission de déconstruction et de démythification du sacré...il y a un pas que tout musulman qui se respecte ne doit franchir.
Le plus grave, c'est que, dans un pays de culture arabo-islamique, ce pays de la prestigieuse université islamique "Zitouna" et de Kairouan "la sacrée", les attaques contre ce que nous avons de plus sacré se font publiquement dans les médias dans l'impunité totale, dans l'indifférence j'allais dire totale de la HAICA et des autorités.
Je suis triste pour l'avenir de mon pays qui voit s'effriter jour après jour ses valeurs islamiques millénaires, ainsi que ses valeurs morales. Je suis triste pour mon pays où désormais la simple récitation de la "basmalla" avant une intervention publique choque une partie du peuple qui te fait passer pour un..."rétrograde". Je suis triste pour mon pays où l'on peut te catégoriser "islamiste" ou " radical" parce que tu fais tes prières quotidiennes ou parce que tu défends ton droit à exercer ta liberté de culte...
Je suis triste pour mon pays où l'on blasphème à qui mieux mieux et où les fondamentaux de la religion sont foulés au pied. Je suis triste pour mon pays où l'Adhan pose problème à certains, alors que des pays européens de culture chrétienne l'ont légalisé.
Je suis triste car cet « extrémisme » dangereux ne fait que diviser encore plus les Tunisiens, alimenter la haine des uns envers les autres et encourager la montée de l’extrémisme religieux.
Quel paradoxe chez certains Tunisiens qui, devenus de très mauvais "hybride culturel" sont prêt à brader leurs repères et références culturels et cultuels qu'ils jugent en leur for intérieur "archaïques" pour sembler plus "modernes" aux yeux du monde occidental. Cet Occident qui ne manque pourtant jamais l'occasion pour nous infantiliser et nous renvoyer à notre statut d'"indigènes".
K.B.M.
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