Qui veut déstabiliser Mongi Marzoug et pourquoi ?
Le post du ministre de l’Energie, des Mines et de la Transition énergétique, Mongi Marzoug, dans lequel il a estimé être victime d’une campagne de diffamation et de déstabilisation de la part de certains lobbies et hommes influents du secteur a ouvert la porte à de nombreuses réactions et spéculations.
Mongi Marzoug a, en effet, clairement accusé ces lobbies d’essayer, à travers des publications sponsorisées, de le rendre responsable de certaines positions, qui ne sont pas les siennes pour faire pression sur le gouvernement, ajoutant que ces manouvres sont une atteinte aux efforts déployés par l’Etat pour garantir la transparence dans la gestion des dossiers du secteur.
Bien que le ministre ait évité de nommer les parties qui le visent, il est clair qu’il est ciblé par de nombreuses sources.
Outre le fait qu’il est visé par certaines compagnies étrangères dont les intérêts dans notre pays pourraient être touchés par l’ouverture de certains dossiers ou par la révision de certains contrats d’exploitation en Tunisie, Marzoug est aussi visé très probablement par « des tirs amis » dont certains proviendraient même de son département et d’un parti de la coalition gouvernementale.
La décision de limoger Leila Ouled Ali de son poste de Directrice Générale de la STEG Energies Renouvelables et les rumeurs d’éventuels changements à la tête de l'Entreprise tunisienne d'activités pétrolières (ETAP), de la direction générale de l'électricité et des énergies renouvelables au sein du ministère, ainsi qu’à la tête de la compagnie SERGAZ ; pourraient être parmi les raisons de la campagne menée contre le ministre surtout que les responsables visés par les changements ont été tous nommés à l’époque de Youssef Chahed et sont des proches de son parti « Tahya Tounes ».
L’éventuel transfert du dossier de renouvellement de la convention entre SERGAZ et la compagnie Trans-Mediterranean Pipeline relatif à l’acheminement du gaz algérien vers l’Italie, via la Tunisie, devant l'Instance Nationale de Lutte Contre la Corruption (INLUC), a certainement envenimé encore plus la situation en faisant remonter les « visées » contre le ministre, qui est allé, selon certains, très vite et très loin dans son plan d’assainissement.
Reste à savoir maintenant jusqu’où ira Marzoug dans ce terrain miné ! Et est- ce qu’il aura le soutien absolu de son chef du gouvernement Elyes Fakhfakh pour mener sa mission à son terme.
Car ce dernier pourrait à son tour être influencé par « Tahya Tounes » qui demeure un parti fort de sa coalition gouvernementale, surtout si Chahed voit, comme on le laisse croire, d’un mauvais œil le limogeage de ses hommes.
Ainsi, il est clair que la partie ne sera pas du tout facile pour Mongi Marzoug pour assainir ce secteur brûlant de l’énergie.
Néanmoins, s’il compte mener avec succès sa mission, ce ministre doit réviser sa stratégie de communication agressive axée sur les réseaux sociaux et faire preuve de plus de retenue.
Il est certes clair que Mongi Marzoug a fait ce choix dans un souci de transparence et de réactivité pour faire la promotion de ses positions, mais un ministre ne doit pas arriver à inonder sa page de 10 posts par jour, car cela est en train d’avoir des contre-effets sur certains sujets et d'ouvrir la porte aux spéculations sur le temps qu’il consacre à son travail.
Il est certain, dans ce sens, qu’on ne peut plus gouverner sans les réseaux sociaux, mais cette stratégie excessive a des limites et peut être contre productive.
K.B.M.
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