R. Ghannouchi : faire tomber le gouvernement est une menace pour le pays
Le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi a jugé que « le différend autour du gouvernement qui aura à mettre en œuvre le programme (du Document de Carthage II) et la question du remaniement partiel ou total (du gouvernement) sont à l’origine de la suspension de la réunion ».
Ennahdha, a-t-il rappelé, a appelé à la réforme dans le cadre de la continuité du gouvernement compte tenu du fait que le changement ne sert pas l’intérêt de la Tunisie. Le pays qui vit une conjoncture délicate au vu de la situation économique et financière a besoin de réformes et non pas de faire tomber le gouvernement, a-t-il précisé.
« Tout en condamnant les attaques auxquelles font face les proches du président, Ennahdha appelle à la poursuite de la politique de consensus car le pays a besoin de consensus », a-t-il insisté.
Pour Ennahdha et son groupe parlementaire, faire tomber le gouvernement présente une menace pour le pays dont il n’assume pas la responsabilité, a ajouté Rached Ghannouchi. Le mouvement appelle à donner une chance au gouvernement actuel pour mettre en application le programme qui a fait l’objet d’un consensus et à la lumière des indicateurs de relance économique que connaît le pays, a-t-il dit.
Il a expliqué que la « suspension de l’application du Document de Carthage ne signifie pas son annulation ou la perte de la légitimité du gouvernement Youssef Chahed ». La légitimité du gouvernement émane du parlement et tous ceux qui veulent faire tomber le gouvernement doivent d’abord passer par le parlement, a-t-il soutenu, ajoutant que la question de changer le gouvernement ne relève pas des prérogatives des signataires du Document de Carthage.
« Si le président de la République avait souhaité changer le gouvernement, il aurait pu le faire soit en s’adressant au parlement ou en demandant la démission du gouvernement », a-t-il encore expliqué, estimant que rien ne montrait que le chef de l’Etat avait l’intention de changer le gouvernement.
Selon Ghannouchi, « la Tunisie se prépare pour les élections législatives et présidentielle de 2019 et le fait de s’engager dans un projet de changement total éventuellement le changement du chef du gouvernement exige plus de temps dont le pays ne peut pas se permettre ».
« Le pays a besoin de stabilité et de pérennité dans le cadre d’une politique de compromis conduite par le président de la République », a-t-il préconisé.
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