Rachid Sfar : La crise actuelle est plus grave que celle de 1986
Au hasard d’une rencontre avec l’ancien premier ministre Rachid Sfar, je l’ai trouvé un peu trop inquiet de la situation de crise que vite le pays. « Une crise beaucoup plus grave de celle de 1986 », a-t-il affirmé et qu’il a eu à la gérer après avoir succédé à Mohamed Mzali. « En 1986 on n’avait à titre d’exemple, ni les graves déficits actuels cumulés des Caisses sociales, ni l’ampleur actuelle des déficits des entreprises publiques, ni le blocage de la production du secteur des phosphates -qui perdure depuis 5 ans -ni l’ampleur actuelle du dérapage de la masse salariale du Budget de l’État..ni l’ampleur de la crise du secteur touristique… On n’avait aucun dollar de réserves».
« Aujourd’hui, l’élite politique semble inconsciente de cette gravité », s’est-il insurgé. « Notre situation actuelle se rapproche de la situation d’un pays comme la Grèce », où le Premier ministre grec Alexis Tsipras , un leader de la gauche arrivé au pouvoir à la faveur des élections, a du « capituler » et signer trois plans plan d'aide à son pays et adapté des réformes douloureuses qui ont exténué les Grecs.
En 1986, Rachid Sfar, avait compté, essentiellement, sur des compétences tunisiennes pour concevoir, et réaliser le programme d'ajustement, mobiliser la communauté internationale en faveur de ce programme. Ils ont pour noms, Ismail Khelil, feu Nouri Zorgati , Beji Hamda, Tawfik Baccar ….Il avait le soutien d'une administration motivée.
Aujourd’hui, la situation est différente et les choix sont limités à cause de plusieurs facteurs à la fois endogène set exogènes. Une conjoncture marquée sur le plan interne par les acteurs sociopolitiques, la montée de la grogne sociale, la persistance de la menace terroriste et le manque de soutien international.
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