Rapport CNUCED: la Tunisie, pôle d’attraction de l’Off-shoring

Le rapport 2009 sur l'économie de l'information : « tendances et perspectives en période de turbulences »,

publié récemment, est la quatrième édition d’une série publiée par la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement. Ce rapport est l’une des rares publications qui présente et analyse les tendances mondiales des technologies de l’information et de la communication (TIC) d’un point de vue de leur impact pour les pays en développement.

Il constitue un ouvrage de référence pour les décideurs de ces pays. Elle porte une attention particulière sur l’impact de la crise financière mondiale sur les TIC.
Il en ressort comme principaux indicateurs relevés par l’analyse que la réduction de la fracture numérique reste un défi de premier ordre pour le développement. En effet, l’écart en termes de connectivité à Internet haut débit (broad-band gap) devient un handicap sérieux pour les entreprises dans nombreux pays en voie de développement.

Parmi les observations positives dégagées par le rapport dénote du fait que « le monde est plus connecté que jamais ». Et pour cause, les téléphones mobiles font l’objet d’une pénétration rapide arrivant même jusqu’aux régions les plus reculées et les communautés les plus pauvres de la planète.
Ainsi, à la fin de 2008, on comptait, selon le rapport, plus de 4 milliards d’abonnés au GSM, contre seulement 1,4 milliard en 2003. Cette performance est particulièrement forte dans les pays du Sud.

Dans certains pays considérés parmi les moins avancés, la pénétration du GSM est passée de 2 à 20 raccordés par 100 habitants au cours des 5 dernières années.
En Afrique Sub-saharienne il y a à présent dix fois plus de connections aux réseaux de téléphonie mobile qu’à la téléphonie fixe.

Cette croissance de la téléphonie mobile semble, d’ailleurs se poursuivre en dépit de la crise économique, ce qui implique que le GSM est devenu un outil essentiel au sein de la population.

Pour le cas de la Tunisie, le rapport fait dégager que la pénétration de la téléphonie mobile a été très rapide en Tunisie. Ainsi, 8,57 millions d’abonnés au GSM ont été recensés en Tunisie à la fin de 2008, ce qui dénote d’un taux de croissance annuel moyen d’environ 35% par an depuis 2003.
En 2009, le taux de pénétration au GSM dépasse les 85 lignes pour 100 habitants. Il s’agit de l’un des deux taux les plus élevés des pays émergents en Asie, Afrique et Amérique Latine.

Concernant la pénétration d’Internet, la Tunisie a connu la plus forte progression en termes d’accès à Internet en Afrique entre 2003 et 2008. En 2008, par exemple, 2,8 millions d’utilisateurs d’Internet ont été recensés en Tunisie, soit 26,8% de la population. En termes d’accessibilité rapide de haut débit, 230 milles tunisiens (2,8% de la population) se sont abonnés en 2008.

Notons que dans le même sillage, le rapport n’a pas manqué d’énumérer les mesures prises en Tunisie en faveur de la promotion de l’usage des TIC et notamment d’Internet, favorisant également l’acquisition des ordinateurs pour les ménages grâce au programme présidentielle de l’ordinateur familial (la Tunisie compte plus de 1,1 millions d’ordinateurs).

Haut débit et off-shoring

Le rapport 2009 sur l’économie de l’information note que les nouvelles destinations en Afrique, Europe, Amérique latine et aux Caraïbes gagnent des parts de marché dans le marché mondial des services délocalisés. L’arrivée de meilleures connexions notamment par voie de fibres optiques devrait lever un goulet d’étranglement au développement des exportations de services depuis l’Afrique.

La Tunisie a connu dans ce sens, une augmentation significative de ses exportations de biens en TIC, passant de 198 milliards US en 2003 à 640 millions US en 2007, soit une progression annuelle moyenne de 22% par an depuis 2003.

La Tunisie grâce à sa politique, son environnement favorable pour l’investissement favorable à l’investissement, la disponibilité d’un réseau international moderne, devient un pôle d’attraction de l’off-shoring dans le domaine des TIC.

A l’inverse du commerce des services TIC, le monde a connu un déclin prononcé des exportations de biens TIC depuis le début de la crise financière. Tous les principaux exportateurs de biens TIC ont vu leurs exportations baisser fortement.

La crise va probablement contribuer à une redéfinition de la répartition géographique du commerce des biens TIC, en renforçant fortement la part déjà proéminente de l’Asie en développement dans le commerce mondial de ces biens. Entre 1998 et 2007, la part de l’Asie en développement dans les exportations mondiales des biens TIC a explosé de 35% à 54%.

Partant, plusieurs pays développés y compris la Tunisie ont fait des TIC une composante clef de leurs plans de relance, à la fois en favorisant la demande en biens TIC et en investissant dans les infrastructures de télécommunications dont notamment le haut débit. Ces plans encouragent aussi des usages innovants des TIC dans les domaines tels que l’éducation, l’énergie, la gouvernance, la santé et le transport.
 

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