Renforcement des TIC en Tunisie, selon OBG
Le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) joue un rôle de plus en plus important dans l’économie tunisienne,
en contribuant à hauteur d’environ 10 % au produit intérieur brut (PIB) et en employant plus de 90 000 personnes, selon les chiffres avancés par le ministère des Technologies de la communication.
Soutenu par le développement des cyberparcs et des pépinières d’entreprises, le secteur a enregistré une croissance de 16 % l’année dernière, et a créé plus de 6 000 nouveaux emplois. En 2010, le gouvernement prévoit de continuer sur sa lancée en menant une étude sur « la promotion de l’investissement dans l’économie numérique » et en débutant la vente de noms de domaine .tn.
En octobre dernier, Mohamed Naceur Ammar, le ministère des Technologies de la communication, a déclaré que le gouvernement s’engageait à renforcer le secteur. Il a également annoncé que la capacité de la bande passante serait portée à 37.5 gigaoctets d’ici le milieu de l’année, contre 27.5 gigaoctets à la fin 2009.
Lors de la cérémonie d’ouverture du premier Forum du réseau d'innovation en technologies de l'information et de la communication, M. Ammar a souligné que le gouvernement appuyait les projets de haute technologie, renforçait le transfert des résultats de la recherche scientifique aux entreprises et favorisait la coopération entre les établissements de recherche et le monde économique.
En outre, le ministre a rappelé aux délégués que les entreprises publiques et privées devaient optimiser l'exploitation des résultats de la recherche scientifique et renforcer leur partenariat avec les établissements de recherche, afin de réaliser leurs objectifs.
En mai dernier, le ministère a estimé à 3.5 millions le nombre d’internautes en Tunisie, parmi lesquels un peu plus de 400 000 seraient inscrits à des services de large bande. Bien que ces chiffres soient loin derrière les 100 % de taux de pénétration de la téléphonie mobile (seulement 3.7 personnes sur 100 ont un abonnement à large bande), ils demeurent toutefois supérieurs aux moyennes régionales. En outre, selon les prévisions du gouvernement, la Tunisie devrait compter quelque 1.4 million d’utilisateurs de services de large bande d’ici la fin 2014.
La modernisation de l’économie tunisienne était l’un des principaux thèmes du discours prononcé par le premier ministère Mohamed Ghannouchi, lors d’une conférence organisée par la Banque mondiale à Washington, le 6 octobre dernier. Le défi que doit relever la Tunisie consiste à « passer d'un modèle de croissance tirée par la compétitivité et l'utilisation massive d'une main-d'œuvre faiblement qualifiée à un modèle de croissance, basé sur l'innovation et le recours intensif à une main-d'œuvre qualifiée », a indiqué le premier ministre. Il a ajouté que le gouvernement était déterminé « à accélérer [la] mise en œuvre [de cette transition afin] d'impulser la montée en gamme de secteurs traditionnels et l'émergence de nouveaux secteurs à haute valeur ajoutée ».
Une autre mesure incitative prise par la Tunisie afin de renforcer son soutien vis-à-vis de l’industrie des TIC est la création de postes pour les milliers de diplômés dûment formés à la recherche d’emploi chaque année. Plus de 60 % des nouveaux venus sur le marché du travail détiennent aujourd’hui un diplôme, mais seulement près de 40 % des emplois requièrent leurs qualifications.
Même si la Tunisie est parvenue à un certain niveau à réorienter son économie, elle doit accroître les possibilités d’emploi dans le secteur des TIC, afin de tirer profit des réformes qu’elle a menées et de bénéficier au maximum de la mondialisation, a dit le président de la Banque mondiale Robert Zoellick, lors de la conférence.
« Le défi que doit relever à présent la Tunisie – ainsi que de nombreux autres pays – consiste à accélérer la transformation structurelle de son économie, améliorer davantage ses chaînes de production, accroître la productivité et créer suffisamment d’emplois qualifiés », a-t-il souligné. « La croissance de la technologie est toujours liée aux investissements privés, qui dépendent eux-mêmes d’une bonne gouvernance, d’un environnement commercial propice, des fonds alloués aux entreprises novatrices et d’un cadre politique cohérent », a-t-il rappelé.
Le fait de disposer d’un bassin d’employés dûment formés, à mesure que le secteur des TIC se développe, représente un avantage pour le gouvernement, mais celui-ci devra veiller à investir de manière continue dans ce domaine s’il veut atteindre ses objectifs en matière de création d’emplois et d’innovation au sein de son économie.
source: Oxford Business Group