Routes bloquées et vague de protestation : La colère de la soif
Colère et protestation dans plusieurs régions du pays en raison de la pénurie d’eau potable en ces temps de grande chaleur. La société nationale d’exploitation et de distribution des eaux est ainsi accusée d’avoir assoiffé les habitants de plusieurs régions du pays.
Dans certaines zones ce sont les coupures répétées dans le réseau de la SONEDE qui ont provoqué cette vague de protestations. Il en est ainsi dans le gouvernorat de Siliana. Les habitants de Sidi Morched ont bloqué la route Siliana-Kairouan pour cette raison. De même les citoyens de Kesra ont interrompu la voie le Kef-Kairouan pour protester contre la pénurie d’eau.
A Sejnane du gouvernorat de Bizerte, les citoyens ont signé une pétition dans laquelle ils se sont élevés contre la coupure de l’eau potable depuis plus de dix jours.
A Jendouba, les habitants de Balta Bouaoun ont bloqué la route qui traverse le village pendant deux heures en signe de protestation contre le non retour de l’eau à la fontaine publique alors que le liquide précieux a retrouvé le chemin d’autres localités proches.
Selon le journal Al-Chourouk, cette vague de protestations a surtout concerné la région du Nord Ouest, la principale région affectée.
Interrogé par le quotidien les services du ministère de l’agriculture ont indiqué que le pays vit des difficultés qui sont liées à la rareté de l’eau et qui affectent l’irrigation et l’eau potable.
Selon des études, la part du Tunisien en eau égale à 400 mètres cube par an et elle va diminuer à 300 mètres cube. Ce recul est dû à l’accroissement de la population et l’augmentation de la demande alors que l’offre est restée stable. Les Tunisiens exploitent 4,8 milliards de mètres cubes d’eau. Pour le futur il est programmé l’exploitation de 90% des eaux de ruissellement.
Pour améliorer l’apport en eau, le ministère a annoncé la mise en œuvre d’un programme destiné à relier les barrages et des projets en vue de protéger les eaux des barrages de l’évaporation et d’autres pour le dessalement de l’eau de mer
Selon le ministère l’adduction de l’eau potable concerne 100% des zones urbaines et 93% des zones rurales. Le Tunisien consomme 420 mètres cube d’eau en moyenne (y compris les industries, le tourisme et l’irrigation). Un million de Tunisiens vivent sans robinet d’eau, alors que 200.000 Tunisiens vivent loin de l’eau de robinet et doivent se déplacer sur plusieurs kilomètres pour y parvenir à travers des routes difficiles et des voies lointaines et parfois impraticables.
Le directeur central de la SONEDE, Abdessalem Saïdi rend la sécheresse pendant les trois dernières années responsable de la pénurie des eaux de surface dans le Nord-Ouest, laquelle pénurie a causé la rupture de la fourniture de l’eau potable. Cette rupture est due parfois à des problèmes techniques qui sont rapidement réglés.
D’après lui ce sont les citoyens qui sont parfois responsables de la pénurie d’eau. Ainsi leprojet de creusement d’un puits profond dans la région de Kesra à Siliana est bloqué par les habitants de la région.
Pour les solutions sur le long terme des projets sont prévus pour le dessalement de l’eau de mer sur le littoral, le transport de l’eau des barrages dans d’autres zones et le forage de l’eau profonde dans d’autres.
Pendant l’été la consommation de l’eau est multipliée par 1,5 à 1,8 selon les régions. Le Tunisien consomme jusqu’à 110 litres par jour pendant le pic de la consommation en été.
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