Se sentant discriminés, les Tunisiens de l'étranger crient leur colère devant le tribunal
A cause des nombreuses mesures prises prises ces derniers temps à leur encontre sur les plans financiers et de l'égalité entre les citoyens, les Tunisiens résidant à l'étranger ressentent un sentiment d'injustice et piquent une grosse colère. Ne comptant pas se laisser faire, ils décident de défendre leurs intérêts et de saisir le tribunal administratif de Tunis.
Voici dans ce cadre le communiqué reçu de la part du militant pour les droits des immigrés et président de l’association Citoyenneté, développement, cultures et migrations des deux rives Tarek Ben Hiba:
"Le Gouvernement Tunisien s'acharne, depuis sa mise en place, sur Les Tunisiens Résidents à l'Étranger (TRE). Il leur assène, régulièrement, des coups, sur le plan financier, et sur le plan de l'égalité entre les citoyens.
Sur le plan financier, le gouvernement, vise le porte-monnaie des TRE, et en fait "des vaches à lait", dans le but combler les déficits de l'économie tunisienne. Il a commencé, par le triplement des tarifs consulaires, par le truchement du détournement du taux de change légal de la banque centrale de Tunisie, et la création d'un faux taux de change bancaire dit "RASS BRASS" (1€ égal 1 dinar).
Il a continué par la création de l'obligation, réservé aux seuls TRE, d'un confinement dans des hôtels, choisis par le gouvernement, dans les régions de Tunis et du Sahel, alors que la majorité des TRE sont originaires du sud et de l'ouest de la Tunisie, avec paiement à l'avance, et dans leur pays de résidence, des frais de ces séjours de confinement.
Cette mesure frappe uniquement les TRE, et ne s'applique pas aux touristes. Elle a eu pour conséquence immédiate, suite à la demande des officiels tunisiens, le refus d'embarquement par les compagnies aériennes, de citoyens tunisiens bloqués à l'étranger. Qui deviennent de ce fait des Apatrides.
Sur le plan de l'égalité entre citoyens, ces mesures rompent l'égalité constitutionnelle, édictée par l'article 21 de la constitution, crée de la discrimination, et produit, de fait, deux catégories de citoyens, les Tunisiens de l'intérieur et les Tunisiens de l'Étranger.
La crise de la pandémie du COVID19 n'explique pas tout. Il s'agit bien d'une politique délibérée contre les TRE, pour lesquels le gouvernement tunisien n'a pas daigné reconduire l'existence d'un secrétariat d'état, créée par son prédécesseur.
Les appels à la raison, lancés par le Président de la République, précédés ou relayés par plusieurs députés, associations et citoyens, ne l'ont pas fait reculer, ni changé de cap vis à vis des TRE.
Devant cet autisme, et cette démarche volontairement agressive et discriminatoire, six associations de défense des droits des Tunisiens de l'Étranger, et plusieurs citoyens tunisiens, qui refusent ces mesures inacceptables, ont pris leurs responsabilité, et chargé Maître Abdelkrim Rajah de défendre leurs intérêts, et de saisir le Tribunal Administratif de Tunis, pour demander l'annulation de l'augmentation exorbitante des tarifs consulaires, et envoyer un message clair au gouvernement tunisien " Nous ne vous laisserons pas faire, et nous nous battrons pour que notre citoyenneté tunisienne reste pleine et entière".
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