Selon la FTH, les crédits à contracter par les hôteliers vont aggraver l’endettement du secteur
La Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie vient d’éditer un communique de presse dans lequel elle indique apprécier à leur juste valeur les mesures de soutien annoncées par le Ministre du Tourisme et de l’Artisanat.
La FTH a remercié par la même occasion le Gouvernement pour le temps consacré au secteur du tourisme pour concevoir ce dispositif de soutien qui démontre la reconnaissance de l’importance du secteur et sa singularité. Ce soutien vient confirmer que le secteur touristique est incontestablement le secteur le plus touché par la crise.
Selon la FTH, les mesures annoncées constituent une bouffée d’oxygène pour de nombreuses entreprises hôtelières au bord de l’asphyxie ; le fond de garantie de 500 millions de dinars, le maintien de l’emploi par le maintien de l’entreprise, l’inclusion des sociétés de gestion hôtelière, la bonification de 2 points sur le taux d’intérêt, la durée du crédit avec les deux années de grâce, sont autant de mesures saluées par la Fédération.
Néanmoins ces crédits à contracter vont aggraver selon la FTH, l’endettement déjà très élevé du secteur et fragiliser des entreprises sans aucune visibilité quant à la reprise de leur activité.
Le communiqué a ajouté dans ce sens :
« Ces mesures soulèvent des interrogations et des réserves se rapportant notamment aux :
1. Modalités pratiques et mécanismes de mise en œuvre : la situation étant à la discrétion des banques, quel arsenal juridique obligerait celles-ci à accorder les crédits dans des délais courts ?
2. La condition restrictive en matière de recul de chiffres d’affaires : cette mesure élimine de fait une catégorie d’unités hôtelières et leurs employés. Ces hôtels, qui ont une activité balnéaire saisonnière, contraints de fermer en hiver. Si l’objectif est de conserver l’emploi, on ne devrait pas éliminer des dizaines d’hôtels en fonction de leur chiffre d’affaires.
3. La forme sous laquelle seront versés les salaires jusqu’à avril 2021 ?
4. Un autre mécanisme de financement plus équilibré ne pouvait-il être envisagé tel qu’un crédit direct aux employés, à travers les organismes sociaux par exemple, à des conditions avantageuses ? Si les entreprises hôtelières sont toutes concernées par le pouvoir d’achat de leurs employés, elles ne peuvent cependant se substituer au rôle social de l’Etat dans une période de grande incertitude. D’autre part, la FTH exprime son incompréhension de ne pas avoir été désignée membre de la commission de litiges prévue par le point 5 des annonces.
Faut-il rappeler que la Fédération, ainsi que d’autres syndicats professionnels, est représentative de la profession et qu’elle a toujours siégé dans diverses commissions à l’instar de la Commission de Classement des Unités Hôtelières, la commission de Mise à Niveau des Unités Hôtelières, le Comité de Gestion du FODEC, le Conseil National de la Fiscalité, le Conseil National du Dialogue Social, la Commission de bonification d’intérêt et des avantages sociaux et la Commission chargée d’approuver les programmes de restructuration financière des hôtels, instaurée par le décret gouvernemental 732 du 06 Août 2019.
La FTH s’étonne que les syndicats professionnels les plus représentatifs du secteur ne soient pas représentés au sein de cette commission et soutient qu’il est essentiel que la profession soit impliquée dès le départ pour éviter les blocages et garantir la bonne application des mesures. »
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