Shell quitte la Tunisie
Nous croyons savoir que la société pétrolière anglo-hollandaise Shell a décidé de quitter la Tunisie. Cette société, qui a implanté en 2010 en Tunisie son bureau régional de l’Afrique du Nord chargé de l’exploration et la production, a semble-t-il été contrainte de prendre cette décision parce qu’elle n’a pas réussi à obtenir les autorisations nécessaires à l’exploration.
Shell exploration avait, dans ce sens, demandé depuis quatre ans aux autorités tunisiennes les autorisations nécessaires afin d’entamer le forage des puits d’exploration dans la région du centre.
Ces opérations de forage entrent dans le cadre de son grand projet du centre dont le coût de l’investissement initial était estimé à 150 millions de dollars (quelque 290 millions de dinars). Un projet qui devait contribuer à la dynamisation du secteur pétrolier en Tunisie et à réduire le déficit de la balance énergétique.
Le ministre de l’Industrie du gouvernement Jebali, Lamine Chakari, a même avancé que ce projet pouvait couvrir les besoins énergétiques de la Tunisie pour 80 ans au rythme de 2012, ajoutant qu’il permettra de créer un grand nombre d’emplois dans le secteur des énergies et des mines.
Mais bien qu’il ait lui-même annoncé au cours de l’été 2012, que la société Shell Tunisie devait entamer l’exploration en procédant, en 2013, au forage de 4 puits pétroliers dans la région du Centre, moyennant une enveloppe de 150 millions de dollars, rien n’a été fait dans ce sens puisque le gouvernement Jebali n’a pas accordé à Shell les autorisations nécessaires d’exploration.
Bien que deux ministres aient succédé depuis à Chakari à la tête du ministère de l’Industrie, qui sont respectivement Mehdi Jomâa et Kamel Bennaceur, et bien que ces deux derniers aient promis de relancer ce projet parce qu’ils sont convaincus en tant qu’experts des retombées positives sur l’économie tunisienne, rien n’a été fait et le blocage des autorisations de forage demandées par Shell a demeuré.
Ce qui a poussé cette compagnie a laissé tomber ce projet et à quitter la Tunisie, surtout que d’autres facteurs internationaux s’y ont ajouté à l’affaire tels que la diminution du prix du pétrole qui a amené semble-t-il Shell à réviser sa politique d’investissement dans différents pays du monde en cette période de crise.
Il est à signaler que nous avons contacté le premier responsable du bureau régional de coordination de Shell en Afrique du Nord, le Hollandais Mark Liebster, pour avoir plus de précisions sur ce départ, mais ce dernier a préféré gentiment que ce soit le responsable presse de la compagnie qui s’exprime à ce sujet.
En attendant ces précisions, nous ne pouvons que regretter ce départ de Shell qui risque de représenter un message très négatif pour les investisseurs étrangers
K.B.M.