SNJT : Baisse des agressions commises sur les journalistes lors de la période précédente

SNJT : Baisse des agressions commises sur les journalistes lors de la période précédente

« La baisse du nombre d’agressions sur les journalistes entre le 15 octobre 2024 et le 15 octobre 2025 ne reflète pas nécessairement une amélioration dans l’environnement du travail journalistique », a déclaré, vendredi, Khaoula Chabbah, coordinatrice de l’équipe de travail de l’unité de monitoring au centre de sécurité professionnelle du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).
Elle a estimé que cette baisse « est parfois liée à l’augmentation de l’autocensure résultant de la crainte de poursuites judiciaires et de campagnes de diffamation ».
L’unité de monitoring a enregistré, durant cette période, « une diminution des attaques contre les journalistes et photographes des deux sexes, avec 149 attaques, contre plus de 200 au cours des cinq années précédentes », selon Chabbah qui a révélé ces chiffres lors d’une conférence de presse au siège du syndicat consacrée à la présentation du rapport annuel de l’unité de monitoring.
Elle a ajouté que malgré cette baisse, la nature des « agressions sur les journalistes porte toujours atteinte à la liberté de la presse », précisant que ces attaques comprennent notamment l’empêchement de travailler, le harcèlement, les poursuites judiciaires, l’occultation des informations, l’incitation à la haine, les agressions physiques et verbales, la détention arbitraire et les menaces.
Les agressions ont fait 164 victimes, dont 70 femmes et 94 hommes. La plupart d’entre elles ont eu lieu dans la capitale, où 98 agressions ont été recensées, tandis que les autres se sont réparties dans la plupart des gouvernorats de la République.
Deux agressions ont eu lieu en Palestine occupée (par l’État occupant), étant donné que le mandat de l’unité de monitoring couvre les missions temporaires effectuées par les journalistes en dehors de la Tunisie.
Au cours de la même période, l’unité de monitoring a enregistré 76 agressions commises par des autorités officielles. Les forces de sécurité arrivent en tête de liste avec 22 agressions, suivies par les autorités judiciaires avec 15 agressions, puis les chargés de communication avec 12 agressions.
En ce qui concerne les parties non officielles à l’origine des 73 agressions, les militants des réseaux sociaux arrivent en tête de liste avec 19 agressions, suivis par les établissements médiatiques avec 12 agressions et les citoyens avec 11 agressions.
Dans son rapport, l’unité a signalé l’apparition d’un nouveau type d’agression, à savoir la violence facilitée par la technologie, qui représente près d’un tiers du nombre total d’agressions enregistrées (46 agressions). Ces agressions comprennent des incitations, des harcèlements et des chantages sur les réseaux sociaux, ainsi que des poursuites judiciaires pour des publications sur internet.
L’unité de monitoring a également enregistré une baisse du nombre de plaintes déposées par les journalistes pour des agressions méritant des poursuites judiciaires, tombé à 20 %, soit le taux le plus faible des cinq dernières années, avec 10 plaintes concernant 10 agressions graves sur un total de 50 agressions méritant des poursuites judiciaires.
L’unité a attribué cette baisse au manque de confiance dans la possibilité d’obtenir réparation et à la faiblesse des moyens dont disposent les journalistes pour effectuer les vérifications juridiques nécessaires.

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