Sommet de l’UA : une absence remarquée du président tunisien ?
La capitale éthiopienne et siège de l’Union Africaine accueille en cette fin de semaine un sommet important de l’organisation panafricaine.
La Tunisie qui s’apprête à abriter deux conférences capitales dont les pays africains sont les principaux acteurs brille par l’absence de son chef de l’Etat qui a préféré déléguer à sa place le ministre des Affaires étrangères Othman Jerandi. Quand on connait la grande sensibilité des chefs de l’Etat du continent à leurs homologues qui snobent le Sommet annuel, on ne peut que regretter cette absence qui se répercutera sur le niveau de participation des échéances que notre pays s’apprête à accueillir et qui concernent des pays du continent.
En effet si notre pays espère une participation de haut niveau au Sommet de la Francophonie prévu à Djerba en novembre prochain et à la 8ème Conférence de Tokyo pour le développement en Afrique(TICAD-8) devant se tenir en Tunisie au cours des prochains mois, la moindre des choses aurait été que le président tunisien Kaïs Saïed soit présent en personne au Sommet panafricain. D’autant plus que l’ordre du jour est d’une importance capitale et que la Tunisie peut y marquer sa présence par une position qui peut changer le cours des choses.
Il y a d’abord la question de l’accréditation d’Israël comme observateur à l’Union Africaine accordée par le président de la Commission de l’UA, le tchadien Moussa Faki Mahamat. L’Algérie et l’Afrique du Sud se sont dites opposées à cette décision, approuvée néanmoins par d’autres membres à l’instar du Maroc.
Le débat prévu dimanche après-midi au sommet sur cette question controversée a été "suspendu". Si les 55 pays membres de l'UA sont fortement divisés sur cette question, ils ont en revanche parlé d'une même voix pour condamner "sans équivoque" les coups d'État militaires survenus récemment sur le continent.
Lors de son sommet annuel, l'Union africaine (UA) a choisi, dimanche 6 février, de ne pas afficher ses dissensions en ajournant le débat sur le sujet hautement sensible de l'accréditation d'Israël à l'organisation en tant qu'observateur.
Source de vifs débats parmi les 55 États membres, le sujet a été "suspendu" et le débat prévu dimanche après-midi reporté, évitant une crise inédite au sein de l'organisation panafricaine adepte du consensus. Il a été décidé de créer « un comité » appelé à étudier la question
Ce comité comprendra l'Afrique du Sud et l'Algérie, mais aussi le Rwanda et la République démocratique du Congo, qui soutiennent la décision de Moussa Faki Mahamat, ainsi que le Cameroun et le Nigeria, selon des diplomates.
Ce report évite la possibilité d'un vote qui, selon de nombreux analystes, aurait pu provoquer une scission sans précédent dans l'histoire de l'UA, qui fête ses vingt ans.
Dans un discours samedi, le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, avait demandé aux dirigeants africains de retirer l'accréditation d'Israël.
D’un autre côté l’Union Africaine a condamné dans les termes les plus vifs la série de coups d’état militaires dans plusieurs pays du continent. Les dirigeants africains réunis à Addis Abeba ont condamné la récente "vague" de coups d'Etat sur le continent, a déclaré dimanche 6 février le commissaire en charge des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité de l'organisation panafricaine. "Chaque dirigeant africain de l'assemblée a condamné sans équivoque le modèle, la résurgence, le cycle, la vague de changements anticonstitutionnels de gouvernement", a déclaré Bankole Adeoye lors d'une conférence de presse depuis la capitale éthiopienne, Addis-Abeba.
L'UA "ne tolérera aucun coup d'Etat militaire sous quelque forme que ce soit", a-t-il ajouté, en rappelant que les pays ayant fait face à des putschs ont été suspendus par le Conseil de paix et de sécurité de l'UA. "Faites vos recherches, à aucun moment dans l'histoire de l'Union africaine, nous n'avons eu quatre pays en une année civile, en 12 mois, suspendus : le Mali, la Guinée, le Soudan et le Burkina Faso", a-t-il ajouté. Evoquant le cas de l'Afrique de l'Ouest, il a estimé que le "Sahel ne doit pas redevenir un foyer" de changements anticonstitutionnels de gouvernement, qualifiés de "fléau".
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