Tourisme intérieur, avec le sourire toujours présent

Tourisme intérieur, avec le sourire toujours présent

 

« Il faudrait un miracle  pour que le tourisme reprenne » titrait le journal Le Monde dans sa livraison du 11 août. Les voyagistes ont beau casser les prix, rien n’y fait. Les touristes boudent la Tunisie. Même à 500 euros la semaine en pension complète, prix d’avion compris, les Français ont opté pour d’autres destinations.

Les attentats terroristes contre le musée du Bardo, le 18 mars dernier, qui ont fait 18 morts parmi les touristes, celui de Sousse le 26 juin qui a fait 38 victimes, ont sonné le glas d’un secteur aux agonies. Les plages de Hammamet, Sousse, Djerba ne font plus recettes. Les hôteliers ne savent plus à quel saint se vouer. Au gouvernement, peut-être, qui a pris un certain nombre de mesures pour atténuer tant soit peu le choc ou plutôt la crise qui frappe de plein fouet un secteur qui fait vivre près de 400.000 familles. De simples palliatifs comme pour atténuer la douleur. Mais comme le dit le dicton, « à quelque chose malheur est bon, on pourrait exploiter cette crise pour repenser le secteur et engager une réforme structurelle qui se fait attendre », confie Radhouane Ben Salah, hôtelier de son état et président de la Fédération tunisienne des hôteliers(FTH). 

Sans se montrer trop inquiet, voire pessimiste, il se dit être content de la réaction des Tunisiens qui, profitant des réductions annoncées, ont « envahi » les hôtels qui affichent complets à 75% pendant les fins de semaine. Le tourisme intérieur, longtemps considéré comme la cinquième roue de la charrette, pourrait sauver, du moins légèrement, une saison touristique morose. De 12% en moyenne, le taux des nuitées des Tunisiens a atteint les 60% au cours de cette saison. Ce qui n’est pas mal eu égard aux tarifs qui, malgré des réductions consistantes atteignant les 50%, sont encore hors de portée des bourses de la majeure partie des Tunisiens.

Tunisiens et Algériens pour sauver la saison

La station balnéaire Yasmine Hammamet, qui a vu le jour au début des années 1990, s’étend sur près de 280 hectares avec un front de mer de 4 kilomètres et une enfilade de plus de 30 unités hôtelières, des villas, des appartements et des bungalows. Elle  ne désemplissait pendant les week-ends de ce mois d’août.

Inutile de chercher à repérer une tête qui pourrait ressembler à un touriste étranger, c’est comme si on cherchait une aiguille dans une botte de foins. Mais les Algériens, si. Et ils sont nombreux. Les vols depuis Alger pour la Tunisie sont de plus en plus fréquents et affichent pratiquement complets. Mais les Algériens préfèrent souvent arriver par la route et les  passages frontaliers de Sakiet Sid Youssef, Bouchebka et autres connaissent, en ces jours,une grande affluence. Nos voisins de l’Ouest ont une préférence pour les appartements et les bungalows. N’empêche, certains d’entre eux  logent dans des hôtels.

Saphir Palace, propreté et qualité de service 

Noureddine Beyrekdar, directeur général de Saphir Palace, une unité retapée à neuf, offrant toutes les commodités, avec quatre étages et deux ascendeurs, 236 chambres, une plage privée, 2 restaurants, un centre de bien-être, deux piscines couverte et extérieure et une terrasse sur le toit, affirme qu’ils représentent près de 40% de sa clientèle. Pour le moment, a-t-il confié, « l’hôtel est presque à moitié plein, surtout pendant les fins de semaine ».  

Noureddine est très méticuleux au point d’agacer. Chaque matin, à la première heure, avant de prendre son café, il fait le tour de la plage réservée à l’hôtel, contrôle sa propreté et donne des instructions aux  agents pour faire le nettoyage. Il se rend ensuite dans la cuisine, place deux ou trois remarques aux cuisiniers, avant de passer par la piscine et de monter dans les étages pour contrôler les femmes de ménage. Il a roulé sa bosse un peu partout, de Montréal à Dubaï, et a déjà travaillé avec Radhouane Ben Salah au début des années 1990. C’est pourquoi, il a été récupéré par le patron de cet hôtel qui était géré par la chaîne espagnole Iberostar. Les deux maux dont souffrent le tourisme tunisien, à savoir le manque de propreté et la mauvaise qualité de service, n’ont pas droit d’être. C’est le maître mot du maître des céans qui ne néglige rien.

Les clients de l’hôtel ne tarissent pas déloges sur cet hôtel 5*, qui a déjà acquis ses titres de noblesse. En témoigne cet hommage rendu par un client qui était «  extrêmement surpris par cet hôtel de luxe, un service de qualité, nourriture de très bonne qualité avec un choix bien varié, chambres bien propres avec une vue sur piscine extra. Le point qui m'a beaucoup attiré l'attention c'est le personnel de l’hôtel avec leur accueil chaleureux, leur disponibilité, leur réactivité et surtout leur sourire toujours présent ». Un sourire qui ne manque pas beaucoup en ces temps difficiles.