Tout le pays se noie mais chacun dans sa mer…
Non, ce n’est pas uniquement pour soulager les souffrances des rescapés du naufrage de Kerkennah ou des familles des victimes, simplement parce qu’on est tous des noyés, mais comme le dit la chanson : Chacun dans sa mer, chacun dans son vent.
Un pays noyé dans les exigences de l’Occident et du FMI. Et puis la noyade des accords, du consensus et du dialogue. Un peuple qui se noie dans les dettes des banques et la traitrise des politiques. Des jeunes se noient dans l’alcool et la drogue. Les plus sensibles se noient dans l’amour et ses déceptions. Des mariages qui virent à la noyade et des pères de famille noyés dans les dettes. Il y a aussi ceux qui se noient dans le dogmatisme de la religion. Sans oublier le jeune Omar noyé dans un oued.
Le dinar déjà mort noyé. La noyade des médicaments et du transport public. Et la justice se noie, l’éducation se noie, l’administration se noie, le sport se noie, l’agriculture se noie, l’industrie se noie… Mais, il y a aussi ceux, comme le dit le proverbe, qui se noient dans un verre d’eau…Bref, au-delà de Kerkennah, c'est tout le pays qui se noie en réalité, mais chacun dans sa mer...
Cheker Berhima
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