TRISTE: A Bizerte, un médecin meurt en prison dans des circonstances "malheureuses"

TRISTE: A Bizerte, un médecin meurt en prison dans des circonstances "malheureuses"

Un médecin psychiatre exerçant à Bizerte depuis plus de trente ans est décédé vendredi 15 mars 2024 en prison dans des circonstances “malheureuses”, selon ses collègues et sa famille. Le défunt qui faisait l’objet d’une enquête entrant dans le cadre de son exercice médical avait été placé en détention préventive.

Les collègues et la famille du médecin pointent du doigt une incarcération abusive doublée de conditions de détention difficiles. Dans un message posté sur son compte facebook, son confrère Mounir Jerbi indique:

"On vient d’accompagner, tout à l’heure, notre confrère Dr Hajji, psychiatre exerçant depuis une trentaine d’années à Bizerte, à sa dernière demeure. Dr Hajji est décédé dans des circonstances pour le moins que l’on puisse dire, malheureuses, il faisait l’objet depuis une semaine, d’une enquête entrant dans le cadre de son exercice médical.

Il n’avait aucun antécédent judiciaire, il ne faisait courir aucun danger pour lui ou pour les autres, et il ne risquait pas de s’enfuir, pourtant, l’autorité judiciaire avait jugé bon de l’incarcérer.

Selon sa famille, Il a été emprisonné dans des conditions difficiles, pour ne pas dire « inhumaine » au vu de son état de santé fragile. Son avocat avait pourtant, bien présenté aux autorités concernées, un rapport détaillé sur la gravité de son état de santé, demandant sa mise en liberté pour soins, rien n’y fit, sa détention fut reconduite. Toujours, selon sa famille et ses proches, il dormait à même le sol, dans la promiscuité et sans ses médicaments habituels. Et ce qui devait arriver, arriva, il attrapa au bout de quelques jours, une infection pulmonaire grave, mal diagnostiquée et probablement mal traitée, dans les conditions qu’on connait tous de nos prisons. Dr Hajji est mort avant hier, mercredi 13 mars, en prison, loin des siens, des suites d’une bronchopathie ayant compliqué son insuffisance respiratoire chronique, problème médical qu’il avait pourtant tant de fois surmonté par le passé.

Des questions me hantent, ainsi que ses nombreux confrères et ses proches. Pourquoi cette facilité à mettre des accusés, présumés innocents, en prison, surtout des médecins ? Demain, quand l’enquête prouvera que Dr Hajji était innocent de ce dont on l’accusait, que dira-t-on à sa famille et ses enfants ? La détention préventive, pourtant bien régulée par les textes de loi, doit être réservée aux crimes graves, crimes de sang, terrorisme... et ne devrait pas être décidée à la légère et banalisée, surtout avec l'état délabré de nos prisons et leur "remplissage" au delà de toute les limites" !

 

 

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