Tunisair Express opère depuis 3 mois avec un seul avion !

A cause de sa grave crise financière et par la faute de décisions politiques qui tardent à venir, la compagnie aérienne publique Tunisair Express, filiale du groupe Tunisair, traverse une grave zone de turbulence qui affecte grandement la qualité de ses services.

En effet, la compagnie, qui a le monopole du réseau intérieur tunisien, qui opère aussi sur les destinations internationales de proximité (Tripoli, La Valette, Palerme et Naples) et qui est même arrivée à offrir des services de charters à des tours opérateurs européens, se trouve obligée depuis presque trois mois, à se limiter à l’utilisation d’un seul avion de sa flotte. Sachant que cette flotte est composée à la base de seulement deux ATR 72-600 baptisées « Bulla Régia et Kerkwane » acquises pendant l’automne 2019, dans le cadre de son renouvellement.

Le premier appareil est en effet en hors de service depuis presque trois mois, dans le cadre de l’opération de maintenance « C-Check » qui se fait généralement en basse saison, tous les 12-18 mois ou en fonction d'un nombre précis d'heures de vol effectives définies par le constructeur.

Or cette opération de maintenance nécessaire, qui dure normalement une semaine à quinze jours, se prolonge bizarrement pour des raisons inconnues (on parle d’incapacité d’acquérir des pièces de rechange).

Cette indisponibilité du deuxième avion explique les réductions du nombre de rotations sur certaines destinations, les annulations et les retards enregistrés sur plusieurs vols de Tunisair Express, en attendant le déblocage de la situation à l’approche de la haute saison.

Il est à rappeler que, dans le cadre du renouvellement de sa flotte pour offrir des liaisons aériennes essentielles, tant à l’intérieur du pays qu’à l’international, Tunisair Express a passé au début du mois de septembre 2019 une commande ferme de trois ATR 72-600. Mais elle n’a finalement acquis que deux appareils (Bulla Régia et Kerkwane) à cause de l’aggravation de sa crise financière lors de la crise du COVID. Une crise qui l’a finalement obligée à réviser ses plans à la baisse et à annuler la commande du troisième avion.

Il ne reste maintenant qu’à espérer que cette opération de maintenance se termine au plus vite, en attendant une prise de décision politique pour relancer cette compagnie nationale dont l’activité est nécessaire pour l’économie du pays.

Il est inutile de rappeler, dans ce cadre, qu’une augmentation de 10 % des vols régionaux génère une augmentation de 5 % du tourisme, de 6 % du PIB régional et de 8 % des investissements directs étrangers. A bon entendeur !

 O.D.