Tunisie : 23 mesures chocs pour relancer les secteurs du textile, du cuir et de la chaussure

Tunisie : 23 mesures chocs pour relancer les secteurs du textile, du cuir et de la chaussure

L'UTICA  a abrité un forum dédié à la relance des secteurs du textile, du cuir et de la chaussure au cours duquel ont été annoncées 23 mesures gouvernementales d’appui prises en faveur de ces secteurs en difficultés.

A l’ouverture de ce forum, la Présidente de l'UTICA, Ouided Bouchamaoui  a déclaré que cette manifestation constitue une opportunité pour débattre des problèmes qui entravent le développement de ces secteurs stratégiques pour l’économie nationale, ajoutant dans ce sens : « Ce forum  constitue également une occasion pour discuter des dernières mesures prises par le gouvernement, en concertation avec la profession, pour sortir les secteurs de la crise qu’ils traversent.

Nous pouvons, ensemble, avancer et promouvoir les secteurs du textile, du cuir et de la chaussure a conclu la présidente de l’UTICA après avoir réitérer à cette occasion l’appui de l’UTICA au gouvernement d’union nationale dans sa lutte contre la corruption. »

Prenant ensuite la parole, le Ministre de l'Industrie et du Commerce Zied Laadhari,  a présenté  les nouvelles mesures de relance et d'appui pour le secteur textile-habillement et le secteur cuir et chaussures. Ces mesures, a déclaré le ministre sont de deux types : les premières sont urgentes et conjoncturelles et les secondes s’intègrent dans un plan stratégique qui sera mis en œuvre pour développer ces secteurs.

Ces secteurs a affirmé le ministre, sont importants et très sensibles comme le confirment les chiffres et statistiques y afférent. En effet, ils assurent 200.000 emplois, exportent pour une valeur de 3,5 millions d’euros (6 milliards de dinars environ). Aujourd’hui, les indicateurs de ces deux secteurs sont au rouge : le nombre d’entreprises en activité a chuté (de 2100 en 2010 à 1600 entreprises pour le textile et de 440 à 240 entreprises pour le secteur cuir et chaussures), le nombre d’emplois a également baissé (de 210.000 à 160.000 emplois aujourd’hui), leur compétitivité s’est détériorée et les investissements dans ces secteurs ont régressés.

Face à cette situation exceptionnelle, il fallait prendre des mesures exceptionnelles aussi bien pour le court terme (conjoncturelles) que pour le long terme (structurelles à travers une vision globale) pour arrêter l’hémorragie. L’objectif est de favoriser l’émergence d’une économie tunisienne exportatrice et compétitive.  Et la Tunisie, a ajouté le ministre, dispose des potentialités nécessaires pour atteindre cet objectif : un tissu industriel solide, un appareil productif performant et des capacités de résilience importantes.

Laadhari a déclaré que les mesures urgentes prises par le gouvernement, en concertation avec la profession, sont au nombre de 23 mesures. Elles couvrent plusieurs domaines du financier, à la promotion de l’investissement, de la formation professionnelle à la promotion des exportations et la conquête de nouveaux marchés.

Le ministre a annoncé dans ce cadre que les mesures en question visent la promotion des investissements, des exportations et l’accès au marché local, la restructuration des dettes des entreprises en difficultés, leur rééchelonnement sur 6 années avec une année de franchise, le rééchelonnement  des  dettes fiscales. De même les primes d’investissement en faveur des entreprises installées dans les régions seront débloquées et une ligne de financement sera ouverte pour les entreprises du secteur avec un assouplissement des conditions d’éligibilité et un fonds de 200 millions de dinars dont le 1/3 réservés aux entreprises des deux secteurs sera mis en place. De même, et afin de promouvoir les exportations de ces deux secteurs les moyens de la SOTUGAR seront renforcés.

Concernant la formation professionnelle, le ministre a déclaré que des mesures ont été prises pour encourager les jeunes à s’orienter vers ces secteurs ajoutant que les moyens du centre de formation professionnel de Kasserine seront renforcés et que la collaboration avec les deux centres techniques sectoriels (CNCC et CETTEX) sera développée.

Par ailleurs, et afin de faciliter aux entreprises des deux secteurs l’accès au marché local, les entreprises publiques seront invitées à s’approvisionner auprès des entreprises des deux secteurs.

Abordant la question des marques franchisées en Tunisie, le ministre a déclaré qu’elles seront invitées à recourir à l’expertise tunisienne dans différents domaines tel que le marketing, la formation, l’accès aux marchés….

Jihène Ben Hassine

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