Tunisie - BM : " Réformer les subventions énergétiques pour une économie durable "

Tunisie - BM : " Réformer les subventions énergétiques pour une économie durable "

Dans son Bulletin de Conjoncture sur la Tunisie intitulé « Réformer les subventions énergétiques pour une économie durable (Printemps 2023) », la Banque Mondiale (BM) a affirmé que « La réforme des subventions à l’énergie peut contribuer à résoudre la crise macro-budgétaire, à améliorer la viabilité financière des entreprises de l’Etat et à stimuler la transition verte, mais la réforme doit minimiser les impacts sur les catégories vulnérables ».

Ainsi, la BM a estimé  que  « Les subventions énergétiques ont constitué une dépense importante dans le budget de la Tunisie, représentant en moyenne 6,4% des dépenses publiques et 2,14% du PIB sur la période 2011-2021 , mais ces charges se sont accrues, avec la récente augmentation des prix mondiaux des produits de base, pour représenter 5,3% du PIB et 15% des dépenses publiques, en 2022 ».

Elle a d’ailleurs évoqué  « La dépendance croissante de la Tunisie vis-à-vis des importations d’énergie » .

En outre, l’Institution internationale a précisé que « Les importations d’énergie se sont élevées à 50% de la demande en Tunisie en 2022, contre 7%, en 2010, portant la facture d’importation d’énergie à 15 milliards de dinars, soit 10,3% du PIB. Ce qui explique la plus grande partie de l’augmentation du déficit du compte courant en 2022 ».

Et de pointer « Les problèmes financiers majeurs impactant la STIR et la STEG, étant donné que  les fortes fluctuations du prix international du pétrole et la dépréciation du dinar font que les subventions réelles sont bien plus élevées que les subventions budgétisées, et ce, sur la base des projections initiales du prix du carburant et du taux de change » .

Par ailleurs, la BM a souligné que « Le gouvernement a rencontré depuis plusieurs années, des difficultés à combler ces écarts, ce qui a entraîné des déficits financiers et un endettement accru des entreprises publiques absorbant le coût des subventions non versées  ».

En effet, « Ces déficits grandissants réduisent la capacité des entreprises publiques à planifier et à investir pour garantir la sécurité de l’approvisionnement énergétique », a expliqué la BM.

Face à cette situation, la BM a souligné  « La réforme des subventions à l’énergie doit être conçue avec prudence car elle pourrait avoir un important impact négatif sur les ménages les plus pauvres ».

Recommandations

Elle a,  de ce fait, dressé les recommandations suivantes :

- Une combinaison de hausse de tarifs et de distribution de transfert cash, afin de compenser les ménages les plus pauvres et les aider à faire la transition vers un système différent.

- Un accompagnement des réformes de subventions, de programmes visant à aider les entreprises et les ménages à investir dans l’efficacité énergétique et l’autoproduction, et ce, afin de contribuer à maîtriser la pression inflationniste, maintenir la compétitivité des entreprises et soutenir la transition verte.

- Une restructuration financière et une modernisation des entreprises publiques seraient des compléments essentiels aux réformes des subventions, pour permettre aux entreprises publiques du secteur de l’énergie de rétablir leur viabilité financière.

- Un développement des énergies renouvelables à grande échelle, afin de parvenir à réduire la dépendance aux combustibles fossiles et aux importations  en réduisant le coût de production de l’électricité.

I.Z.

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