Tunisie: Comment pourrait-on sauver l’élection présidentielle ?
La chambre d’accusation a encore une fois débouté Nabil Karoui, candidat au second tour de l’élection présidentielle, en rejetant la demande de sa libération déposée par le collectif de ses avocats. Cette décision a plombé le processus électoral et pourrait faire entrer le pays dans l’impasse. Et mis la justice face à la volonté populaire. Le candidat a été élu par plus d’un million de citoyens tunisiens qui verraient leurs voix se volatiliser sans aucun respect pour leur citoyenneté. Le parti 9alb Tounes a déjà dénoncé le harcèlement dont fait l’objet son président et annoncé l’internationalisation de l’affaire. On s’attend à ce qu’il dépose un recours auprès du Tribunal administratif pour annuler la décision de l’Isie de fixer la date du second tour pour dimanche 13 courant. De son côté, l’Instance qui a appelé à la libération de Karoui se trouve dans l’embarras.
Que faire alors pour sauver l’élection présidentielle ?
On sait que le président intérimaire Mohamed Ennaceur a juré mordicus de ne pas rester un jour de plus au palais de Carthage et qu’il a tout essayé pour obtenir la libération de Nabil Karoui. Plusieurs scénarios sont possibles dont celui de l’impasse qui entrainerait le pays dans l’incertitude, c’est-à-dire soit le report sine die du second tour soit l’annulation du résultat du second tour. Mais d’autres scénarios sont possibles, quoi que peu probables.
- Le juge d’instruction en charge de l’affaire émet une autorisation exceptionnelle pour permettre au candidat Karoui de mener sa campagne sous bonne garde de la garde de la sécurité présidentielle et regagner sa cellule à la fin de chaque journée. Encore faut-il que la candidat accepte cette situation.
- Le président de la république pourrait recourir à l’article 80 de la Constitution qui stipule qu’ « en cas de péril imminent menaçant l’intégrité nationale, la sécurité ou l’indépendance du pays et entravant le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, le Président de la République peut prendre les mesures qu’impose l’état d’exception, après consultation du Chef du Gouvernement, du Président de l’Assemblée des représentants du peuple et après en avoir informé le Président de la Cour constitutionnelle. Il annonce ces mesures dans un message au peuple ». En l’absence de la Cour constitutionnelle il pourrait informer l’instance provisoire de sa décision. Le candidat pourrait alors être libéré pour mener sa campagne conformément à la loi électorale. Il regagnerait sa cellule tout juste après.
- En cas de victoire de Karoui au second tour, il jouirait immédiatement de l’immunité, comme il pourrait prêter serment de le bureau de l’Assemblée qui se déplacerait jusqu’à la prison.
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