Tunisie-Défense du consommateur: Un projet de pacte entre l’ODC et les professionnels
Avec l'avènement du mois saint, les habitudes alimentaires et dépensières des citoyens prennent un sacré virage.
Certains professionnels y voient une opportunité pour s’adonner à des comportements spéculatifs et à doubler leurs marges bénéficiaires sans se soucier des retombées que cela est à même de générer sur le consommateur et son pouvoir d’achat.
Le non respect des règles élémentaires des transactions commerciales n’est, toutefois, que le côté visible de l’Iceberg. Néanmoins, une veille et une vigilance soutenues sont assurées par les parties concernées notamment les équipes du contrôle économique et l’Organisation de la Défense du Consommateur (ODC).
La synergie créée par cet effort commun à l’encontre des spéculateurs a conduit à la conclusion d’un pacte entre ladite organisation et les différentes chambres nationales des professionnels dans les secteurs des fruits et légumes, des viandes rouges, des volailles et des poissions.
Il s’agit d’un pacte conclu à l’initiative de l’ODC et qui prévoit des meures et des recommandations ciblant à la fois les commerçants et les consommateurs.
Ainsi, à travers cette initiative qui, notons-le, est la première du genre, toute la famille des professionnels su-indiqués, est appelé à respecter les règles de la concurrence loyale, à s’en tenir aux bases de l’activité commerciale loyale et transparente et à prêcher le devoir de suivre un comportement civique responsable les uns auprès des autres.
Partant, la présence, hier, au sein de la direction du contrôle économique de MM. Mohamed Ali Bessioud, Ibrahim Nefzaoui, Mokhtar Ben Mejria, et Ezzeddine Ghazouani, présidents respectifs des chambres régionales des commerçants des viandes rouges, des volailles, des poissons et des fruits et d’un représentant de l’organisation de la défense du consommateur, était un signe clair de la volonté commune d’œuvrer ensemble au seul profit du consommateur.
L’équation semble, il est vrai, quelque peu difficile a faire pour les professionnels qui affirment ne plus trouver leur compte, mais l’ODC à un autre regard sur la question et préconise le fait que la circonstance ramadanesque accentue les agissements spéculatifs et le non respect des règles à savoir, toute la panoplie des fraudes ; non affichage des prix, vente conditionnée, non respect des normes d’hygiène et bien d’autres aspects encore.
Selon les professionnels, seule l’élévation des prix est inconcevable pour les consommateurs. Ces derniers n’y voient que des variétés bien présentés sur les étalages et ne ce soucient point du parcours du combattant qu’un commerçant doit suivre pour ce faire.
« Nous avons trop de dépenses à assurer avant de procéder à la commercialisation de nos produits », s’est exprimé M. Mokhtar Ben Mejria, président de la chambre des poissonniers.
De son côté, M. Mohamed Ali Bessioud, président de la chambre des bouchers a fait savoir que la question des prix dans la branche des viandes rouges a toujours été problématique. Et pour cause, explique-t-il, le coût de l’élevage du bétail revient de plus en plus cher pour les éleveurs, ce qui fait que les tarifs montent en crescendo au fil des saisons. Pour ce qui est de la qualité, M. Bessioud affirme que l’offre actuelle répond à toutes les normes et ce, que ce soit pour la viande locale ou celle issue de l’importation.
D’ailleurs, avec le pic de consommation enregistré durant l’entame du mois saint les jours qui l’ont précédé, les quantités de viandes bovines importées n’ont pas suffit pour répondre aux besoins, ce qui fait que la chambre a recommandé aux parties concernées auprès du ministère du commerce et de l’artisanat de doubler le nombre des conteneurs de viandes bovines en provenance de France principalement.
Actuellement, la fréquence de 3 conteneurs par semaine permet un approvisionnement de l’ordre de 60 tonnes.
Avec la deuxième semaine de Ramadan, l’on prévoit 40 autres tonnes de viandes bovines supplémentaires par semaine, pour arriver vers la troisième semaine à environ 120 tonnes.