Tunisie: Hichem Mechichi, futur homme de Ghannouchi !
Par Nouredine Ben Mansour
La politique en Tunisie a pris une autre direction complètement différente des aspirations des citoyens. Plusieurs se demandent sur les vrais objectifs de Kaies Saied et qui sont ces vrais appuis politiques?
Une question tant demandée surtout par ses adversaires. Aussi on se demande sur les vrais dessous des manœuvres de Kaies Saied envers le refus de certains des ministres proposés par Mechichi.
En Tunisie, le changement des ministres ainsi que des gouvernements sont devenus une sorte de jeu de cache-cache. En 2020, deux gouvernements se sont succédé. Le premier gouvernement c’était de Fakhfakh, appelé gouvernement du président et n’a tenu que quelques mois et ce suite à la motion de censure déposée par le trio El Karama, Kalb Tounis et Ennahdha.
Kaies Saied a eu une grande influence sur le gouvernement de Fakhfakh, chose mal appréciée par certains partis et surtout d’Ennahdha et Qalb Tounes. L’influence de Kaies Saied sur Fakhfakh et le refus de ce dernier à agir en faveur d’un remaniement du gouvernement incluant d’autres ministres de différents partis ont été fatals pour lui.
Accusé de corruption, Fakhfakh a été obligé de démissionner. Voilà de nouveau la guerre entre Ghannouchi et Saied qui s’éclate en plein jour: Querelle byzantine. Querelle de grandeur et de dminance.
Nous sommes à l’époque de Mechichi; parachuté invisiblement pour devenir en un clin d’œil chef de gouvernement. Cette manœuvre était une des tactiques de Saied et en revenant en arrière on peut aisément comprendre que Mechchi n’est en fait qu’un dauphin de Kaies Saied.
Une querelle flagrante qui a bien dépassé toutes les frontières de la responsabilité. Kaies Saied et Mechichi, c'est un duel pour le pouvoir qui s’est installé et va prendre dans l’avenir des aspects inattendus. Ingratitude ou reconnaissance? Voilà, Mechichi qui limoge le ministre de l’Intérieur, ministre appuyé par Kaies Saied. Ce ministre a nommé certains hauts cadres dans des positions clefs, et ce sans l’aval du chef de gouvernement.
Furieux de cette nomination, Mechichi a commencé de distancer de Kaies Saied et de se douter de lui. Il entreprit une nouvelle direction, il a cherché l’appui de certains partis. Il s’est tourné vers Ennahdha et Qalb Tounes qui l’ont bien appuyé et l’ont accueilli à bras ouverts. Mechichi a fait semblant d’oublier que c'est Kaies Saied qui l’a proposé au poste de chef de gouvernement.
Avec quels mots pouvons-nous décrire la politique de Kaies Saied, quels sont ses fondements et ses objectifs, puis est-elle basée sur une stratégie à long terme et qui se cache-t-il derrière tout cela ? Est-ce que tout ce qu’il se dit est inspiré par ses idées, ou y a-t-il quelqu’un pour lui faire passer ça?
Certains disent qu’en interférant dans les affaires du Chef de gouvernement de cette façon, Saïed ne respecte aucunement la Constitution. Aussi, que ce soit avec le président du Parlement ou avec le Chef du gouvernement, il se prend pour le seul décideur en Tunisie alors que la constitution stipule clairement que le pouvoir est réparti entre trois institutions: le parlement, le gouvernement et la présidence de la république.
Selon la Constitution, le chef du gouvernement a le plein pouvoir sur son gouvernement et le seul responsable devant le Parlement et non devant la présidence de la république.
Suite à ses attaques contre Mechichi, ce dernier n’a adopté, en fait, qu’une auto-défense face à ce genre de manipulation, et ce, pour éviter qu’elle porte préjudice à son image. Une réponse de dignité !
La lutte et le désaccord entre le Président de la République et le chef de gouvernement sont devenus évidents et ceci n’est qu’une forme indirecte des désaccords entre le président de la République et le président du Parlement. C’est un conflit de pouvoir et d’intérêts.
On dirait que Kaies Saied faisait une leçon de morale politique au président du gouvernement. En fait on peut dire que ces manœuvres ne sont qu’une tactique qui donne à Kaies Saied un aspect de supériorité morale. Il cherche à marquer des points.
Cette crise actuelle est en fait une mise en cause du système actuel dans son ensemble. Tout citoyen est conscient de la gravité de la situation actuelle du pays mais il est impuissant devant ceux qui commandent le pays et les partis qui dominent la vie dans son ensemble.
Le pouvoir de Kaies Said à lui seul ne peut pas résoudre les problèmes des citoyens tunisiens. Face à la complexité de la situation du pays et aux urgences quotidiennes sociales de la vie, seule la solidarité permet de mettre en place de vraies solutions humaines.
C’est une affaire de contribution de tous les citoyens. Aussi les responsables dans tous les domaines devront comprendre que le citoyen tunisien n’est pas dupe. Fini le temps des orateurs.
Il n’est pas étonnant que Mechichi aura le meme sort que Fakhfakh. Les raisons sont multiples et diverses et aussi il ne faut pas oublier que Kaies Saied a déjà entamé sa campagne électorale pour les futures présidentielles qui sont à nos portes.
Saied a toujours pris les chemins inhabituels des politiciens tunisiens ou autrement il utilise une stratégie et des tactiques qui touchent essentiellement la jeunesse démunie. Il joue sur les paroles et les sentiments tout en essayant de se faire passer par un simple citoyen. Une attraction temporaire qui serait dévoilée par le temps et exactement par les futurs événements inattendus et imprévisibles.
Un jeu de loterie donnant un seul gagnant et plusieurs perdants. Un match qui aura sûrement une fin tant attendue par les vrais démocrates qui cherchent la prospérité pour la Tunisie. Nous sommes aux portes d’une nouvelle Tunisie.
Votre commentaire