Tunisie : il y a 173 ans, l’esclavage fut aboli
Il y a 173 ans, le 23 janvier 1846, Ahmed Bey 1er, lui-même fils d’esclave, décida par un décret beylical d’abolir définitivement l’esclavage, vnat bien des pays développés dans le monde comme les Etats-Unis d’Amérique. Procédant par étapes, il avait commencé par fermer « le marché aux esclaves de Tunis et annoncé en décembre 1842 que toute personne née dans le pays était désormais libre ». Pour éviter le mécontentement de la population blanche et assurer à son décret une couverture religieuse, il obtint au préalable des « fatwas des oulémas dont celle, sans précédent dans le monde arabo-musulman, accordée par le grand mufti Sidi Brahim Riahi ». N'empêche, le racisme ne prit pas fin pour autant et les vexations continuèrent à l'égard de ces noirs qu'on appelait péjorativement Abd ou Chouchen. Les esclaves affranchis qui, selon les historiens, se comptaient par milliers, constituaient « un sous-prolétariat, végétant dans les petits métiers ou sans métier et vivant dans des habitations précaires ». Ils étaient, le plus souvent, marchands ambulants, masseurs dans les bains maures, domestiques ou nounous qu'on appelait « dada ».
La décision du président de la république Béji Caid Essebsi de proclamer la journée du 23 janvier de chaque année est une juste reconnaissance de cet événement historique. Elle arrive à un moment où la Tunisie, pourtant pionnière dans ce domaine, connait une vague raciste sans précédent. Non seulement contre les ressortissants subsahariens mais également contre nos compatriotes noirs. La dernière en date est cette agression en plein cours d’une parente contre un instituteur à Sfax. Elle vient d’être arrêtée sur décision de la justice en attendant sa comparution devant le tribunal en vertu de la nouvelle loi contre le racisme.
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