Tunisie: Kais Saied rejette les propositions d’aide de l’UE
Le président de la République, Kais Saïed, a reçu, ce lundi 2 octobre 2023, au palais de Carthage, le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l'étranger, Nabil Ammar.
Selon un communiqué de la présidence de la République, l'entretien a porté sur la participation de notre pays aux travaux de l'Assemblée générale des Nations Unies et des réunions qui se sont déroulées en marge de celle-ci, ainsi que sur les résultats de la visite de Nabil Ammar à Moscou et à Pretoria.
Le chef de l'Etat a exprimé sa satisfaction devant l'écho positif que la Tunisie commence à trouver dans les enceintes internationales et dans de nombreuses capitales, que ce soit au nord ou au sud, grâce à l'introduction de nouvelles approches en rupture avec ce qui prévalait dans le passé.
Le président de la République a également précisé que le monde entier connait des transformations majeures et que la Tunisie, qui adhère aux principes de non-alignement, doit être en phase avec ces transformations et en être un partenaire actif, par sa voix et ses positions fermes, pour écrire une nouvelle histoire pour l’humanité.
Sur un autre plan, l'entretien a porté sur les relations de la Tunisie avec l'Union européenne, notamment la récente offre faite par l'Union de soutenir le budget de notre pays et pour lutter contre l'immigration clandestine. Il a souligné, à cet effet, que "La Tunisie qui accepte la coopération, n'accepte pas tout ce qui s'apparente à de la charité ou à la faveur, car notre pays et notre peuple ne veulent pas de la sympathie et ne l'acceptent pas quand elle est sans respect", a-t-il déclaré, selon un communiqué de la présidence. Il a expliqué que ce refus n'était "pas en raison du montant dérisoire (...) mais parce que cette proposition va à l'encontre" du mémorandum signé à Tunis et "de l'esprit qui a régné lors de la conférence de Rome" en juillet et qui était une initiative tuniso-italienne», lit-on dans le communiqué de la présidence de la République.
La Commission européenne avait annoncé le 22 septembre qu'elle commencerait à allouer "rapidement" les fonds prévus dans le cadre de l'accord avec la Tunisie afin de faire baisser les arrivées de migrants depuis ce pays. La Commission a précisé que sur les 105 millions d'euros d'aide prévue par cet accord pour lutter contre l'immigration irrégulière, quelque 42 millions d'euros allaient être "alloués rapidement". Auxquels s'ajoutent 24,7 millions d'euros déjà prévus dans le cadre de programmes en cours.
Le président Saïed a expliqué que «la Tunisie met tout en œuvre pour démanteler les réseaux criminels de trafic d'êtres et d'organes humains », soulignant que « notre pays n'a jamais été la cause de cette misère vécue par la plupart des peuples africains et comme beaucoup de pays, il a souffert à son tour de l'ordre mondial actuel et ni lui ni les pays d'où proviennent ces vagues migratoires ne veulent à nouveau être victimes d'un système mondial dans lequel la justice ne prévaut pas et dans lequel l'être humain n'est pas respecté».
Votre commentaire