Tunisie: la corruption financière de l'ATCE sous la loupe de la CICM

Tunisie: la corruption financière de l'ATCE sous la loupe de la CICM

La Commission nationale d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation (CICM) a réservé une grande partie de son rapport final rendu

public récemment, au dossier de l'Agence Tunisienne de communication extérieure (ATCE)  révélant plusieurs affaires ayant trait à la mauvaise gestion des ressources humaines et à la corruption financière.

Ce rapport a permis de révéler les dépassements commis par l'ATCE, s'agissant notamment de l'octroi de grosses sommes d'argent au rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) dissous, à l'occasion de la célébration des fêtes du 7 novembre à l'étranger.

Selon le rapport, la valeur des dépenses réservées à cette fête au cours des années 2008, 2009 et 2010,  a dépassé 637 mille 943 dinars.

L'agence a également pris en charge l'organisation des congrès de l'ex RCD à savoir "l'ambition"  en 2003, et "le défi" en 2008 moyennant une enveloppe de 676 mille dinars.

La commission relève, également, dans son rapport que l'ATCE n'a pas archivé les documents de comptabilité relatifs aux dépenses avant l'année 2004.

Elle n'a en outre procédé au stockage numérique de tels documents que pour les périodes allant de 2005 à 2010 sans toutefois préserver les documents officiels.

Ce fait est contraire à la loi régissant le secteur de la comptabilité qui impose en effet l'archivage de tels documents.

L'absence d'un statut du personnel de l'agence et une fixation des mensualités figurent également parmi les dépassements enregistrés au sein de l'agence. En l'absence de ces deux mécanismes l'ATCE a procédé à des recrutements d'agents titulaires sans l'ouverture d'un concours.

Parmi les autres pratiques illégales de l'agence, le rapport cite aussi des sommes d'argent octroyées à certains journalistes et personnalités nationaux pour accomplir des missions à l'étranger sans respect des procédures légales.

L'agence a également fait appel à des journalistes au niveau national et à l'étranger dans le but de véhiculer une bonne image du régime tout en signalant que ces différentes collaborations ont été établies sans la conclusion de contrats.

La correspondante de l'agence à Bruxelles a, ainsi, bénéficié d'un statut équivalent à celui de consul général depuis 2006 avec un salaire dépassant 4 mille 600 dinars.

Ainsi l'ensemble des virements bancaires en son nom d'octobre 2006  au 3 février 2011 était de l'ordre de 570 mille 470 dinars.