Tunisie: la feuille de route du gouvernement pour 2010-2014

Le plan de développement pour le prochain quinquennat (2010-2014), qui sera débattu par le parlement à compter

du 6 juillet courant, consacrera une mutation qualitative du modèle de développement tunisien.

Feuille de route du gouvernement pour le prochain quinquennat, ce plan, qui sera l'instrument pour la mise en œuvre du programme présidentiel 2009-2014, se traduira par une migration de l'économie nationale vers un modèle tiré par l'innovation et le savoir.

Plusieurs réformes seront engagées, à cette fin, et seront articulées autour de six principaux axes: évolution de la structure économique vers une économie amie de l'environnement et à forte composante technologique (création de pôles de compétitivité), amélioration de l'environnement des affaires et de l'attractivité du site-Tunisie, renforcement de l'intégration de l'économie nationale dans l'économie mondialisée (intensification de la libéralisation des échanges et orientation vers la convertibilité totale du Dinar) et préservation des équilibres financiers (facteur déterminant pour garantir la pérennité du processus du développement du pays).

Il s'agit, également, de développer les ressources humaines (amélioration de la qualité de l'apprentissage à tous les niveaux et son adaptation aux ratios internationaux) et d'impulser le développement régional (diversification de la base économique des régions, modernisation de l'infrastructure, création de 48 nouvelles zones industrielles, sédentarisation des habitants des zones frontalières).

Quant au schéma de développement retenu pour le prochain quinquennat, il se propose de réaliser un taux de croissance annuel de 5,5 pc.

Les secteurs participeront à cette croissance au taux de 4,9 pc pour l'agriculture, 18,6 pc pour les industries manufacturières, 6,5 pc pour les industries non manufacturières et 70 pc pour les services.

L'objectif est également de porter le revenu par tête d'habitant à 8363 dinars à l'horizon 2014, de créer 425 mille emplois et de réduire d'un point et demi le taux de chômage qui sera ramené à 11,6 pc en 2014 contre 13,3 pc en 2009.

Le taux des diplômés du supérieur sans emploi diminuera, quant à lui, au cours de la même période, de 21,7 pc à 13,6 pc.

S'agissant de l'investissement, le plan prévoit un accroissement de 11,2 pc pour atteindre 98 321 MDT, soit 26 pc du PIB. La part du secteur privé dans l'investissement sera portée à 60,8 pc à la fin du quinquennat.

L'investissement direct étranger (IDE) suivra le mouvement à la hausse et augmentera pour atteindre les 17 200 MDT dont 905 MDT d'investissements de portefeuille.

Par ailleurs, le schéma de développement du plan prévoit de porter l'épargne à 23,6 pc du PIB tandis que le déficit budgétaire sera maintenu dans la limite de 2,7 pc du PIB. Le taux de consommation publique et privée est fixé, respectivement, à 4,8 pc (11015,8 MDT) et à 5,4 pc (40 250 MDT).

Les exportations augmenteront au taux de 6,5 pc (28 337,9 MDT). Les importations croîtront au taux de 7 pc (30 323 MDT). Le taux d'encadrement passera de 15,5 pc durant la période (2007-2009) à 21,5 pc durant le quinquennat 2010-2014.

Les sources de développement seront assurées à hauteur de 23 pc par la productivité du travail, 28,4 pc par la productivité du capital et 48,6 pc par la productivité globale des facteurs de production.

Le schéma de développement retenu a pour ambition de contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire et à l'amélioration de l'exploitation des ressources naturelles.

A cet effet, les stratégies sectorielles tendent à accroître la production, à améliorer la productivité et la compétitivité des produits agricoles à travers le renforcement de l'encadrement des agriculteurs, leur approvisionnement en moyens de production et l'assurance d'une meilleure complémentarité recherche-production.

L'accent sera mis sur l'extension des périmètres irrigués, l'adaptation aux changements climatiques, la réduction des pertes de production, l'augmentation de la capacité de stockage et surtout des stocks régulateurs et le développement de la transformation des produits agricoles.

Une attention particulière sera accordée à l'autosuffisance en céréales, particulièrement, en blé dur, à l'extension des cultures fourragères et des cultures bio et géothermiques et au développement de l'aquaculture pour porter sa part dans la production de poisson à 10 pc.

Concernant la préservation des ressources naturelles, les efforts porteront sur la protection des terres agricoles contre l'expansion urbaine, l'érosion et la désertification. Le but est de porter le taux du couvert végétal et pastoral à 16 pc, à l'horizon 2014, contre 12,8 pc actuellement.

L'ensemble de ces objectifs ont été fixés sur la base de projections tablant sur une reprise de l'économie mondiale, les bonnes classifications obtenues par la Tunisie auprès des agences de notation internationales et des avantages comparatifs de plusieurs filières de l'économie tunisienne à l'instar de l'exportation des services de santé, les technologies de l'information et de la communication (TIC), les industries des composants automobiles, aéronautiques, électriques, électroniques et mécaniques.

source: T.A.P