Tunisie: le séchage pour faire face au surplus de lait

Tunisie: le séchage pour faire face au surplus de lait

Près de 1 650 000 litres de lait frais, soit l'équivalent de 125 000 Kg de lait en poudre produite, ont été résorbés jusqu'au 4 avril a indiqué,

M. Mohamed Mhadhebi, directeur de l'usine de séchage (dessiccation) de Mornaguia.

Cette usine a repris ses activités le 16 mars après un arrêt d'activité de trois ans (2008), sachant que les essais techniques entamés depuis le 10 mars ont été parachevés.

M. Mhadhebi a précisé que cette unité ne peut pas fonctionner toute l'année mais elle produira jusqu'au mois d'août (fin de la période de haute lactation), près de 1500 000 Kg de lait en poudre.

« C'est une opération de sous-traitance sur la base d'une production de 1Kg de poudre (conformément aux normes tunisiennes en matière de qualité)» à partir de 13 litres de lait écrémé fournis par les centrales laitières.

L'opération de contrôle des quantités produites et des quantités reçues sera effectuée par le groupement interprofessionnel des viandes Rouges et du Lait (GIV Lait), a-t-il ajouté.

M. Abdelhamid Sakli, directeur général du GIV Lait a indiqué, dans une interview accordée à l'agence TAP, que le séchage permet de diminuer l'importation de la poudre de lait (3000 tonnes par an) destinée au secteur agroalimentaire.

Il s'agit, là, de l'une des mesures proposées par les professionnels du secteur en vue de faire face à l'excédent de lait qui est du, selon le responsable, à l'augmentation du stock de régulation, estimé au 1er janvier à 36 millions de litres de lait, contre une moyenne habituelle de 15 à 18 millions de litres.

L'objectif est également d'apporter l'assistance requise aux petits éleveurs qui représentent 80% des producteurs et fournissent 80% de la production totale de lait (1030 millions de litres en 2010).

Par ailleurs, une ponction de 5 millions de litres de lait a été effectuée par l'Etat. Cette opération a consisté à alléger de 5 millions de litres de lait le stock des centrales laitières. Celles-ci doivent, en contrepartie, acquérir 5 millions de litres de lait auprès des agriculteurs.

Sur les 5 millions de litres de lait frais prélevés, 3,6 millions de litres ont été résorbés. Le reste des quantités le sera vers le 15 avril.

En vue de rapprocher les services des agriculteurs, d'éviter les impacts du transport du lait sur de longues distances, notamment la chaleur, et de créer des emplois (ouvriers, ingénieurs...) M. Sakli a suggéré la réalisation d'une centrale laitière dans les gouvernorats du centre, à l'instar de Sidi Bouzid qui constitue "un bassin laitier".

De son coté, M. Karim Daoud, membre du bureau exécutif de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la peche (UTAP), chargé de la production animale et des fourrages, a précisé à l'agence TAP que la pression sur les centrales laitières perdure, en dépit de ces mesures, et les agriculteurs trouvent des difficultés au plan de la commercialisation de leur lait, notamment dans les gouvernorats du centre.

IL a imputé les difficultés du secteur du lait au coût élevé des fourrages qui représente de 40 à 70% du coût de production, au faible taux d'exportation et au manque de communication en matière de vulgarisation agricole.

Les solutions, a-t-il dit, consistent en le suivi du cycle de production et d'industrialisation, l'encadrement des producteurs, notamment les petits éleveurs, et la préservation des ressources de fourrages au nord Ouest.