TUNISIE: Les accidents de la route, un véritable fléau national !

Par Oumar Diagana (*)
Les accidents de la route sont devenus depuis un certain temps un véritable fléau national. Pas une semaine ne se passe sans que des familles soient endeuillées par ceux que l'on appelle désormais les… terroristes de la circulation.
La Tunisie se classe parmi les pays les plus touchés par les accidents de la route. Pour circonscrire le phénomène, l'Etat fait ce qu'il peut et multiplie les campagnes de prévention.
Des vies fauchées, des familles marquées à vie, du sang versé, des morts atroces..., la route tue atrocement et en grand nombre. Selon l’Observatoire national de la sécurité routière, l’année 2022 a enregistré 5451 accidents, causant 1044 décès et 7867 blessés.
Comparativement à l’année précédente, avec 5089 accidents, 1014 décès et 6894 blessés en 2021, ces chiffres indiquent une légère augmentation de 362 accidents, ainsi que 30 décès et 913 blessés supplémentaires. En 2020, le bilan était de 4774 accidents, avec 931 décès et 6762 blessés.
Depuis le début de l’année 2023, la courbe est ascendante au niveau des morts sur les routes bien que le nombre d’accidents ainsi que celui des blessés soient en baisse. La Tunisie se classe parmi les pays les plus touchés par les accidents de la route et leurs conséquences mortelles, selon l’Association tunisienne de prévention routière (ATPR).
Pourtant ces statistiques macabres, il faut bien les exposer pour donner la mesure de ce terrorisme de la route qui ne dit pas son nom.
La saison estivale, en particulier les mois de juillet et août, enregistre le plus grand nombre d’accidents. Cette hécatombe sur les routes entraîne également des pertes économiques considérables estimées à environ 700 millions de dinars tunisiens par an.
De plus, en matière de taux de mortalité routière, la Tunisie figure dans le peloton de tête. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, le pays enregistre 24,40 décès pour 100 000 habitants, ce qui en fait le deuxième pays le plus touché par ce problème en Afrique du Nord.
Excès de vitesse et irresponsabilité
Parmi les causes principales des accidents de la route, l'on note l’excès de vitesse, la non-application du code de la route, mais également la conduite en état d’ébriété.
Mais si dans d’autres contrées, l’alcotest est utilisé pour donner le taux d’alcoolémie, cet instrument n’est pas à la disposition de la police et de la Garde nationale, et les conducteurs sont soumis à des analyses dans les hôpitaux ou dispensaires publics, ce qui ne permet pas la rapidité de la prise de décision, comme celui du retrait du permis de conduire. Il faut ajouter à cela l’incivisme et le non-respect flagrant par certains conducteurs des règles de conduite.
Malgré les campagnes de sensibilisation répétées, des résultats concrets peinent à se concrétiser. Il est donc nécessaire de repenser la stratégie actuelle et de chercher des moyens efficaces de responsabiliser les utilisateurs de la route en modifiant leurs comportements.
Par ailleurs, la détérioration des routes tunisiennes est également mise en cause. Un manque flagrant d’aménagement est observé, en particulier au niveau des routes, des trottoirs, de l’éclairage public et des panneaux de signalisation.
Face à cette situation critique, il est urgent de prendre des mesures concrètes pour améliorer la sécurité routière en Tunisie. Cela implique le renforcement de la répression des infractions au Code de la route, et la mise en place des programmes de sensibilisation plus efficaces tout en investissant dans l’amélioration des infrastructures routières.
(*) Par O.D. (Correspondant Continental en Tunisie)-Publié en juin 2023
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