Tunisie - Les maux et remèdes du tourisme passés au peigne fin

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"Le tourisme, son présent et ses défis", tel fut le thème du débat organisé le 14 septembre dernier par l'Association des directeurs de journaux de Tunisie, en partenariat avec la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages et la Fédération tunisienne de l'hôtellerie.

La conjoncture touristique, les relations entre entre la profession et le ministère du tourisme, la politique de promotion du tourisme, les problèmes majeurs de l'industrie touristique... ont été les principaux sujets débattus au cours de cette rencontre à laquelle ont pris part MM. Mohamed Belajouza (président de l Fédération de l'hôtellerie), Mohamed Ali Toumi (président de la Fédération des agences de voyage), Afif Kchouk, hôtelier et directeur de la revue Tourisme Infos. Etaient présents également plusieurs hôteliers et journalistes spécialisés dans le tourisme.

Avec 400 mille emplois directs et directs créés, le tourisme fait vivre quelque 2 millions de Tunisiens. Les recettes en devises ont été de 3500 MD en 2010, soit 15 % des recettes des exportations. Mais depuis la révolution, l'industrie touristique bat de l'aile. En raison du sentiment d'insécurité qui fait peur à un grand nombre de touristes, l'industrie est désormais au ras des pâquerettes. Heureusement, elle commence à renaître de ses cendres. Timidement mais sûrement.

Comparé à l'année 2011 où le secteur a énormément souffert, la conjoncture touristique a connu, en 2012, une amélioration en ce qui concerne les nuitées.Mais n'empêche, le secteur veut limiter les dégâts et prendre le taureau par les cornes en vue de parer aux problèmes à la fois structurels et conjoncturels.

Selon les professionnels, il y a urgence à améliorer la qualité du produit touristique, l'accueil, la propreté de l'environnement, la commercialisation...Ainsi donc, la FTAV et la FTH proposent un diagnostic commun du secteur et l'élaboration d'une feuille de route pour sauver le secteur.

Pour une politique de promotion

Le budget annuel pour la promotion du tourisme dans nos murs est de l'ordre de 60 MD. Une somme jugée dérisoire par les professionnels du secteur, y égard à la situation actuelle. Pour les hôteliers, il est impossible de faire de la concurrence avec des pays comme le Maroc et la Turquie qui sont en train de récupérer les touristes de Tunisie.La profession déplore la réputation actuelle de notre tourisme devenu celle d'une destination à prix bradés par les tours operators qui participent indirectement à l'avilissement du secteur.

Reste maintenant à trouver les solutions idoines. Selon M. Belajouza, la récente visite des experts de la Banque mondiale et la promesse de solution à l'endettement du secteur sont d'un apport inestimable. A noter que l'endettement du secteur est évalué à quelque 3,3 milliards de DT.Les hôteliers attribuent la lourdeur de l'endettement aux charges financières supportées par les établissements du fait des abus pratiqués par les banques qui seraient, selon le président de la FTH, en infraction avec la réglementation préconisée par la BCT.

E. M.