Tunisie - Nouvelle version du Guide des bonnes pratiques de gouvernance des entreprises
«Les entreprises tunisiennes, dont la majorité sont des PME familiales, ont besoin d'un guide spécifique qui est beaucoup plus facile à appliquer», ont souligné plusieurs participants (analystes et experts financiers) à un panel tenu, lundi 24 septembre, à la maison de l'entreprise, dans le cadre d'une table ronde organisée sur le thème «pour une nouvelle gouvernance d'entreprise : entre cadre et pratiques».
La version 2012, éditée par le Centre Tunisien de Gouvernance d'Entreprise (CTGE) et mise à jour avec le soutien de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique), la SFI (Société Financière Internationale) et le CIPE (Centre International pour l'entreprise privée), présente des recommandations relatives à la gestion et au contrôle des entreprises.
Le guide inclut des normes internationales inspirées, notamment, des principes de gouvernance d'entreprises de l'OCDE et nationales reconnues comme nécessaires à la bonne conduite et à la gestion responsable des entreprises.
La nouvelle version 2012 comporte en outre un chapitre consacré aux pratiques de bonne gouvernance au sein des entreprises familiales qui composent l'essentiel du tissu économique national, mettant l'accent sur le rôle des managers, l'ethnique dans la conduite des affaires et la gouvernance des SARL (Sociétés à responsabilité limitée).
Pour Mme.Nadia Gamha, DG de la supervision bancaire à la BCT (Banque centrale de Tunisie), ce guide, dont la première version a été publiée, en 2007, reste un référentiel important qui répond aux besoins des entreprises financières.
Elle a dans le même cadre indiqué que ce guide a même devancé le régulateur bancaire, en l'occurrence la BCT qui a publié, le 20 mai 2011, la circulaire relative au renforcement des règles de bonne gouvernance dans les établissements de crédit.
D'autres participants ont souligné l'importance d'encourager les entreprises à adopter les dispositions du guide à travers la présentation d'exemples de «success stories» d'entreprises qui ont réussi à appliquer les référentiels du guide.
Pour M.Moez Joudi, président de l'Association tunisienne de gouvernance, une bonne gouvernance au sein de l'entreprise reste tributaire de l'indépendance des organes de contrôle et de la séparation des pouvoirs de contrôle et de gestion.
«En Tunisie, il y a un décalage énorme entre le cadre réglementaire et législatif et la réalité sur le terrain», a-t-il affirmé, ajoutant que «les entreprises tunisiennes et, notamment, les entreprises publiques dont certaines représentent les fleurons de l'économie nationale, souffrent d'un manque total de transparence et un cumul des pouvoirs».
Au cours de son intervention à la table ronde, M.Abderrahmen Ladgham, ministre chargé de la Gouvernance et de la lutte contre la corruption, a passé en revue les objectifs et les instruments mis en place en vue de garantir les fondements de la bonne gouvernance aux niveaux législatif, exécutif et structurel.
TAP