Tunisie-Présidentielle : coup d’envoi de la campagne électorale
La campagne électorale des candidats à l'élection présidentielle anticipée du 15 septembre courant a démarré lundi et se poursuit au 13 septembre 2019. Le collage des affiches dans les espaces réservés a commencé à partir de dimanche minuit.
Suite au décès, le 25 juillet dernier du président de la République Béji Caid Essebsi, le président du parlement Mohamed Ennaceur a été investi des fonctions de la magistrature suprême par intérim, conformément aux dispositions de la constitution. L'instance électorale s'était réunie pour choisir une nouvelle date pour l'élection présidentielle.
La Constitution de 2014 stipule qu’en cas de vacance définitive, le président de l'ARP est immédiatement investi des fonctions du président de la République, provisoirement, pour une durée allant de quarante cinq à quatre vint dix jours.
Les électeurs tunisiens devraient choisir entre 26 candidats en lice pour le scrutin présidentiel.
La campagne électorale à l'étranger a démarré samedi 31 août 2019. Le nombre global des électeurs inscrits aux élections s'élève à 7 millions 200 mille.
L'Instance a mis en place 310 centres et 391 bureaux de vote dans les six circonscriptions à l'étranger pour les 387 mille électeurs inscrits. Le scrutin présidentiel dans les circonscriptions électorales à l'étranger est prévue les 13, 14 et 15 septembre prochain.
Un tirage au sort relatif au passage des candidats à l’élection présidentielle anticipée de 2019 sur la télévision nationale, dans des spots d'expression directe a été organisé. Les séances d’enregistrement avec les candidats auront lieu les 4 et 5 septembre et la diffusion commencera le 10 septembre à 19h30 et se poursuivra jusqu’au 13 septembre.
Une première en Tunisie et dans les pays arabes, des débats électoraux seront organisés à partir de la deuxième semaine de la campagne. Ces débats électoraux sont réalisés en partenariat entre les établissements de la télévision et de la radio tunisienne, les radios et télévisions privées à l'initiative de "Munathara", un forum de débats arabes ouverts basée à Tunis.
Les débats démarreront la deuxième semaine de la campagne et seront déclinés en trois émissions d'une durée de deux heures et demi chacune. Pour chaque émission, 10 candidats seront présents.
L'Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE) a fixé les règles de la campagne électorale pour la présidentielle qui consistent, pour l'essentiel en la neutralité de l’administration, des lieux de culte et des médias nationaux et le rejet de tout discours incitant à la haine, la violence, l'intolérance et à la discrimination sur la base de la religion, de la race, de l'ethnie et du genre.
Il s'agit de la décision n°22 de 2019 datée du 22 août 2019 qui vient d'être publiée au Journal Officiel de la République tunisienne.
Les candidats et les listes de candidats doivent s'abstenir lors de leurs réunions de tout discours susceptible de porter atteinte à l'ordre public, d'inciter à commettre un crime ou un délit, ou de porter atteinte à l'intégrité physique des candidats et des électeurs, ainsi qu'à la dignité et à la vie privée des candidats.
L’ISIE a également souligné l'importance de la transparence de la campagne en ce qui concerne les sources de financement et le plafond des dépenses électorales, la garantie des principes d'équité et d'égalité des chances entre tous les candidats et le respect de l’intégrité physique des candidats et des électeurs, leurs vies privées et leur dignité.
Dans ce document, l’instance met en garde contre le recours au rumeurs et aux informations erronées, propagande électorale pouvant induire les électeurs en erreur soulignant que ces règles s’appliquent également aux sites et aux médias électroniques, notamment les pages et les comptes de réseaux sociaux, les sites Web, les blogs et les applications pour Smartphones.
L’instance précise qu'encourager les électeurs à participer à l'inscription, aux élections ou au référendum sans les orienter vers un choix quelconque ne constitue pas une tentative de les influencer. L'ISIE insiste toutefois sur la nécessité pour l'administration et les institutions publiques de traiter de manière objective et impartiale tous les candidats, listes et partis.
Elle a souligne que la propagande électorale ou référendaire est strictement interdite par quelque moyen que ce soit dans l'administration, les institutions, les établissements publics, les lieux de culte, les établissements d'enseignement, les universités, les établissements de formation et les établissements privés non ouverts au public.
L’instance interdit pendant la campagne et la période de silence, la diffusion des sondages d'opinion liés directement ou indirectement à des élections, à un référendum, à des études ou à des commentaires de presse.
L’instance a interdit les dons en espèces ou en nature destinés à influencer l'électeur ou à le pousser à s'abstenir. Cette interdiction concerne tout don fait directement ou indirectement par la liste des candidats, le candidat ou le parti, ou effectué à leur profit. Les zones réservées à la publication de publicité électorales ou référendaires doivent également être respectées.
Conformément à l'article 34 de la décision, les résultats des élus sont annulés en tout ou en partie par une décision motivée s'il est constaté que leur violation des règles de la période électorale et leur financement ont affecté les résultats de manière substantielle et décisive.
TAP
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