Tunisie : Privatisation des plages publiques et règne du banditisme dans les villes côtières
Désormais la vie du Tunisien est de plus en plus compliquée. Car même bénéficier de ses droits les plus élémentaires, n’est plus garanti pour lui dans cette période où règnent désormais la gabegie et la loi du plus fort.
Dans ce cadre, accéder à la plage dans cette période estivale est devenu un parcours du combattant pour le Tunisien qui doit affronter de nombreux obstacles et payer pour se baigner. Son calvaire commence avec les gardiens de parking et les plagistes autoproclamés qui ont squatté les plages pour se placer en tant que propriétaires des espaces publics !
Dans beaucoup de villes côtières, ces bandes de désœuvrés et de voyous à la recherche du gain facile, imposent leur loi en toute impunité pour taxer lourdement les familles qui veulent s’offrir une journée à la plage et le paisible père de famille n’a qu’à s’exécuter ou rentrer chez lui.
Et ceux qui refusent d’être rackettés de la sorte peuvent être même malmenés et violentés par ces bandits qui imposent leurs lois au vu et au su de tout le monde en toute impunité.
Bien que les lois soient claires et assurent que les plages et leurs accès sont gratuits et bien qu’elles prévoient de lourdes peines de prison allant de 3 mois à 5 ans, à tous ceux qui s’improvisent gardiens de parkings, et les efforts de certains responsables régionaux pour mettre fin à ce règne de la gabegie, la situation est très compliquée dans la majeure partie des villes côtières.
Dans certaines localités, les responsables municipaux ont pourri la situation en recherchant la fameuse paix sociale. Ainsi en voulant «partager la poire en deux» en permettant à ce genre de désœuvrés ou de voyous de s’installer pour travailler dans des espaces réduits et sous certaines conditions, ils ont encouragé cette gabegie.
En effet, très rares sont ceux qui ont respecté les cahiers de charge et les conditions de travail sur les plages, puisque la majorité ont dépassé toutes les limites et ont imposé leurs propres lois aux pauvres estivants.
Dans d’autres villes, les problèmes se sont amplifiés à cause des différends entre les habitants de ces régions et les estivants venus d’ailleurs ou entre les propriétaires des résidences privées situées en front de mer et les estivants qui veulent accéder à ces mêmes plages publiques.
Que ce soit à La Goulette, La Marsa, Gammarth, Hammam-Lif, Hammamet, Nabeul, Rafraf, à Maâmoura, Kelibia, Chatt-Meriem, Sousse, Monastir, Mahdia ou dans de nombreuses autres villes côtières, la situation a dégénéré à de nombreuses reprises lorsque les habitants et particulièrement les propriétaires des résidences privées ont interdit l’accès aux périmètres des plages jouxtant leurs propriétés aux estivants.
Certains parmi eux sont même arrivés jusqu’à installer des obstacles (portes ou barrières) gardés par des vigiles pour empêcher les estivants d’accéder aux plages.
Face à ce genre de problèmes qui se répètent chaque année, il est grand temps pour les autorités d'appliquer énergiquement les lois, afin de mettre un terme aux souffrances des estivants.
B.M.
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