Tunisie : Que se passe-t-il au sein des services du ministère de l'intérieur ?
Le récent remue-ménage dans le corps de la police avec la mise à l’écart de tous les directeurs des services techniques du ministère de l’Intérieur et leur nomination dans d’autres postes, serait en lien avec une enquête administrative ouverte en parallèle à une enquête judiciaire qui a conclu à des abus au sein de la direction générale des services techniques.
Auparavant, des changements et des mutations ont été opérés par le nouveau ministre de l’intérieur Hichem Mechichi dans les districts et el commissariats régionaux. Cette opération a été accompagnée par des échanges dans les réseaux sociaux entre les professionnels du secteur dont les langues se sont déliées après le 14 janvier 2011, période qui a connu pour la première fois la création des syndicats de la police. Accusations de corruption, de concussion, de de banditisme…entre des personnes sensées veiller sur l’application des lois. Certains hauts responsables sont soupçonnés par leurs subalternes de fermer les yeux sur des pratiques illicites comme la contrebande, la vente de boissons alcoolisées…en échange d’une rétribution illégale. Un étalage d’affaires entre les mains de la justice, fuite de documents classés ultra secret, règlement de comptes…le tout sur des pages Facebook connues, par des personnes connues, voire dans certains médias.
Partout dans le monde, la police n’a jamais eu une bonne réputation. Elle est souvent accusée, à tort ou à raison, de tous les maux de la société. Une étude récente de l’Inluuc a démontré que le secteur de la sécurité (90,4%), est le secteur le plus exposé à la corruption. Il est suivi des partis politiques (89,8%), des administrations publiques (89%), de la douane (88,6%), du secteur de la santé (87%)…
Mais le plus grave dans tout cela, c’est cet étalage du linge sale en public par des policiers qui s’entre déchirent sur les réseaux sociaux. En l’absence d’une réaction vigoureuse de la part du département de tutelle, ce genre d’agissement ne peut que porter préjudice à un secteur qui commence à se relever après les coups durs reçus après le 14 janvier 2011.
Le ministre de l'intérieur et le directeur général de la sûreté nationale qui a été maintenu à son poste sont appelés à agir pour mettre fin à ce genre de comportements qui portent atteinte à l'image de la police nationale. De son côté, la justice doit s'y mettre sans tarder pour faire la lumière sur ces accusations.
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