Tunisie : Qui de ces trois sera proposé à la primature ?

Tunisie : Qui de ces trois sera proposé à la primature ?

Depuis l’annonce des résultats préliminaires des élections législatives qui ont donné la première place au mouvement Ennahdha avec 52 sièges, devant Qalb Tounes 38 sièges, on spécule sur le futur gouvernement et notamment sur son chef : un dirigeant nahdhaoui ou une personnalité indépendante. Le Conseil de la choura du mouvement qui se réunira au cours du weekend prochain devra trancher la question et annoncer le nom du successeur de Youssef Chahed à la primature. Pour le moment, les déclarations des dirigeants d’Ennahdha, qui ne parlent pas tous le même langage, tiennent à leur droit constitutionnel de former le gouvernement et de le présider. Ils ont même avancé des noms dont notamment Rached Ghannouchi ou à défaut Zied Ladhari, Abdellatif Mekki, Abdelkrim Harouni et la liste s’allonge de jour en jour.  Et bien avant qu’il soit officiellement chargé par le président de la République de former le futur gouvernement, Ennahdha a entrepris des tractations avec des partis politiques à la recherche de nouvelles alliances. Des tractations annoncées avec le Courant démocrate, le mouvement Achaab, la Coalition al Karma et Tahya Tounes. Mais également non annoncée avec le parti de Nabil Karoui.

Mais Ennahdha s’est heurté à l’intransigeance de tous ces partis qui exigent un chef de gouvernement non issu de ses rangs. Une personnalité indépendante connue pour son expérience dans le domaine de l’économie. Le Courant démocrate s’est montré plus exigeant encore en demandant deux ministères régaliens pour lui, l’intérieur et la justice en plus de la réforme administrative. Or, pour Ennahdha les deux premiers départements ne sont pas négociables et propose de les confier à des personnalités indépendantes. Quant à la coalition de Makhlouf, elle est jugée infréquentable par l’ensemble de la classe politique et de organisations nationales en en premier lieu l’UGTT en raison de son « discours liberticide et hostile aux droits civiques ». Même l’Union européenne, notre plus grand partenaire, voit mal ce mouvement dans le gouvernement tunisien.

Face à ces difficultés, le mouvement Ennahdha semble avoir revu ses ambitions à la baisse.  Sa marge de manœuvre étant de plus en plus réduite, il va adopter une nouvelle stratégie pour rallier Qalb Tounes et s’assurer une large « ceinture parlementaire » pour le gouvernement. En plus de Tahya Tounes, du mouvement Achaab et du nouveau groupe parlementaire récemment créé sous la présidence de Hassouna Nasfi, il pourrait obtenir plus de 140 voix.

Pour se faire, le mouvement de Rached Ghannouchi est obligé de proposer un candidat indépendant pour la primature. Pour le moment deux noms sortent du lot : l’ancien ministre du développent régional Fadhel Abdelkéfi et l’actuel gouverneur de la Banque centrale Marouane Abbassi.  Tous les deux sont connus pour leur compétence en matière d’économie et ont la culture de l’Etat. En contrepartie, Ennahdha vise les affaires étrangères et la coopération internationale et proposerait Zied Ladhari qui a été élu dans la circonscription de Sousse pour ce poste prestigieux.

Demain, jeudi 07 novembre, seront officiellement annoncés les résultats définitifs des résultats des élections législatives. Le nouveau parlement devra s’installer au plus tard dans une semaine. Il élira un nouveau président et deux vice-présidents. Ce qui permettra de voir plus clair dans les nouvelles alliances.

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