Tunisie-Ramadan 2009: campagne de contrôle nocturne

Avec l'avènement du mois saint de Ramadan, l'activité commerciale revêt une dimension particulière de jour

comme de nuit. Après la rupture du jeûne, la dynamique est maintenue jusqu’à des heures tardives. Toutefois, ce ne sont plus les marchands de fruits et légumes qui sont sollicités après la rupture du jeûne mais ce sont plutôt les cafés, espaces de loisirs et autres centres récréatifs.

La ruée quotidienne et massive vers ces endroits ne manque pas cependant de mettre de l’eau à la bouche des propriétaires et gérants desdits espaces qui essayent, chaque Ramadan, de profiter pleinement et parfois excessivement de l’occasion au point de tomber dans des pratiques spéculatives inadmissibles.

Néanmoins, la direction du contrôle économique n’épargne aucun effort pour contrer ces pratiques et sanctionner les dépassements risquant de léser le citoyen.

Ainsi, la nuit du jeudi au vendredi, soit la 6ème veillée ramadanesque, était celle choisie, cette année par la brigade du contrôle économique pour lancer leur campagne ramadanesque de contrôle nocturne, normalement programmée pour la deuxième quinzaine.

Objectif : procéder à une opération « coup-de-poing » pour mettre en garde les gérants des espaces ciblés et sanctionner sévèrement les spéculateurs.

S’agissant de la démarche, toujours en douceur, elle n’a rien à voir avec ce que laisse entendre le pseudo de l’opération. Elle est plutôt accomplie d’une manière soft et dans le respect de la tranquillité et du bien-être des gens.

Au préalable et avant le départ des équipes, se tient l’habituel rassemblement des contrôleurs économiques dans leur quartier général, à savoir les bureaux de la direction du contrôle économique, et ce, deux heures à peine après la rupture du jeûne.
Là, un rapide briefing est assuré par M. Ali Gharbi, directeur général du contrôle économique avant de procéder au dispatching des troupes sur les différentes zones à couvrir.

Entre autres zones, on cite le Lac Nord de Tunis, El Manar, El Menzeh I jusqu’au 9ème, l’Ariana, El Mourouj, Mégrine, Sidi Bousaïd, la marsa, Gammarth, Ennasr 1 et 2, Radès, Ezzahra, la Goulette et tout le centre-ville. Bref, l’ensemble des délégations du Grand Tunis est ciblé.

Les types d'infractions relévés

Avec au moins une infraction observée à l’issue de chaque manœuvre, le bilan obtenu ne peut qu’être inquiétant et les procédés spéculatifs diffèrent. Notons qu’un seul espace peut réunir plusieurs infractions à la fois.
Certains espaces n’affichent pas ou font exprès de ne pas afficher les prix et de les communiquer préalablement aux clients.

D’autres, profitant du contexte des veillés de Ramadan pour s’adonner à la vente conditionnée. Ceux-ci procèdent ainsi aux fins de gonfler l’addition et de doubler leurs recettes. L’exemple le plus fréquent est celui de la bouteille d’eau minérale qui s’associe automatiquement à la demande du client sans même d’être sollicitée par ce dernier.

L’autre pratique et non des moindres, a trait à la hausse illicite des prix. En effet, il est vrai que pour des occasions spéciales telles les veillées ramadanesques, les gens se laissent aller et ne songent plus trop au budget face à leur quête du bon temps et  deviennent ainsi la cible de ces différentes pratiques spéculatives.
 
On assiste à des additions dignes des plus chics restaurants du pays pour deux à trois tasses de cafés voire de thé consommées. Ces additions reviendront, certainement, encore plus salées si l’on ajoute la petite bouteille d’eau minérale et l’assiette de pâtisseries.

S’agissant du refus de vente, cette infraction occupe la 3ème place des pratiques les plus observées. Elle consiste à refuser de servir certaines boissons pour pouvoir écouler d’autres de substitutions. Exemple, certains espaces ne sert plus l’habituel café (Express, Capuccino ou le café dit direct) pour servir d’autres variétés de cafés qui reviennent plus chers en dépit du fait qu’ils aient le même goût et gardent le même volume.

Bref, ce sont là autant de pratiques qui justifient l’assaut général donné par la brigade du contrôle économique et le haro lancé sur les adeptes de ces pratiques au cours et en dehors du mois saint afin de protéger le citoyen et de le mettre en son droit.

Quoi qu’il en soit, à chaque infraction observée, les membres des équipes sont tenus d’adresser une convocation aux personnes fautives pour régler leurs situations avec les autorités compétentes auprès de la direction du contrôle économique dans les plus brefs délais. Et au terme de chaque tournée, un rapport est également rédigé et mis à la disposition des services compétents relevant de ladite direction.

Aujourd’hui, veille et prévention sont les maître-mots de l’activité du contrôle économique. Au service du consommateur, de jour comme de nuit, les équipes du contrôle économique sont à l’affut de toutes formes de spéculations et n’hésitent pas à diversifier les moyens pour ce faire notamment de mettre à la disposition des citoyens un numéro vert (80 100 191) pour les inciter à dénoncer eux même les infractions dont ils pourraient faire l’objet.

 

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