Tunisie: rôle des banques dans l'accompagnement des entreprises

M. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), a indiqué, jeudi, à Tunis

, que les mesures préventives prises pour contenir la crise, depuis son déclenchement, ont consisté en la création d'une cellule de veille chargée de suivre de très près l'évolution de la situation sur les marchés financiers internationaux.

L'objectif étant de prendre à temps les dispositions qui s'imposent pour préserver l'économie tunisienne. La création de cette cellule, a-t-il dit, a été suivie d'autres mesures.

Ainsi, il a été décidé de garantir les réserves en devises en réduisant les placements dans les banques internationales exposées à la crise de 75% à 20% et d'orienter les placements en devises de la BCT vers les instruments d'investissements les plus sûrs, à savoir, les bons et obligations du Trésor en euro et accessoirement en dollar émis par les principaux pays industrialisés, disposant d'une notation financière « AAA ».

Il a ajouté que l'Etat a aidé les banques locales à garantir leurs placements à l'étranger, à s'interdire de mobiliser des ressources sur les marchés internationaux et à compter, en priorité, sur le marché intérieur, et exceptionnellement, sur le marché extérieur (exploitation à bon escient des lignes de crédit).

Le gouverneur de la BCT a indiqué que les efforts se poursuivent pour se prémunir des effets pervers de la crise. Ces efforts sont perceptibles, a-t-il indiqué, à travers la baisse des créances classées et la décision présidentielle d'encadrer au mieux le crédit logement en adoptant un taux d'intérêt fixe pour les prêts dont la période de remboursement dépasse les 15 ans.

Il a fait remarquer que ces mêmes dispositions ont été renforcées par une récente mesure présidentielle qui prévoit une prise en charge par l'Etat de deux points des taux d'intérêt des prêts rééchelonnés au profit des sociétés exportatrices qui connaissent une baisse d'activité ou un retard dans le recouvrement de leur du.

La deuxième mesure consiste en la décision des banques off shore de mettre une ligne de crédit de 100 millions d'euros à la disposition des entreprises off shore afin de les aider à poursuivre leurs activités et à financer, dans les délais, leurs extensions.

La troisième mesure porte sur la réduction des taux de couverture des risques de change sur les lignes de financement en devises disponibles. Objectif : améliorer leurs conditions d'accessibilité et encourager les entreprises à y recourir, l'ultime but étant de mobiliser des ressources en devises devant compenser le non-recours au marché financier international.

La quatrième mesure consiste à aider les entreprises à financer leurs besoins supplémentaires en fonds de roulement à travers la mise en place d'une ligne de garantie d'un montant de 25 millions de dinars (mise à la disposition de la société tunisienne de garantie (SOTUGAR) pour le pré-financement des exportations. Finalité recherchée: encourager le secteur bancaire à fournir les financements nécessaires sous forme de fonds de roulement.

source: T.A.P