Tunisie : Tunisair céderait-elle sa filiale blacklistée « Mauritania Airways » ?
La compagnie aérienne Mauritania Airways fut créée en fin 2007 à la suite d’un partenariat tuniso-mauritanien.
Partenaire stratégique dans Mauritania Airways, Tunisair détient 51% du capital. Le reste est réparti entre l’entreprise mauritanienne BSA Investment de M. Mohamed Bouamatou avec 39% et le gouvernement mauritanien avec 10%.
Ce partenariat que l'on annonçait prometteur traîne à devenir rentable. Déficitaire en 2008 mais également en 2009 avec des chiffres de loin meilleurs de ceux de 2008 mais qui restent largement dans le rouge avec un résultat négatif de de -3,2 MD, la filiale de Tunisair peine à prendre son envol.
Malgré les débâcles de Mauritania Airways, M. Nabil Chettaoui, PDG de Tunisair, s’est toujours voulu rassurant avec la presse comme avec les actionnaires de Tunisair déclarant à chaque fois qu'il est prématuré de pouvoir évaluer définitivement la rentabilité de cet investissement refusant ainsi de parler de désengagement à cause de deux exercices déficitaires.
Mais les choses pourraient bien changer du côté du Top Management de Tunisair suite à la dernière mise à jour de la liste des compagnies aériennes interdites dans l’Union européenne (UE) survenue le 23 novembre 2010.
La Commission qui a établi 2 listes (une noire et une grise) a décidé d’interdire l’exploitation dans l’espace aérien européen des compagnies aériennes jugées peu sûres et parmi elles figure Mauritania Airways !
En effet, l'union européenne décide d'interdire à tous les transporteurs aériens certifiés par les autorités de la République de Mauritanie responsables de la surveillance réglementaire d'opérer en Europe, estimant que les autorités mauritaniennes ne sont pas conformes aux niveaux de sécurité minimaux. Et comme la Mauritanie ne compte qu'une seule compagnie aérienne, à savoir Mauritania Airways, cette dernière sera la seule concernée par l'interdiction.
Concrètement Mauritania Airways ne pourra plus désormais desservir ses destinations européennes à savoir Paris en France et Las Palmas et les îles Canaries en Espagne.
Cette annonce complique davantage la situation d'une compagnie qui connaît, déjà, d'importantes difficultés financières et qui pourrait bien être concurrencée dans les mois qui viennent par une nouvelle compagnie aérienne nationale ! le transporteur aérien tunisien et actionnaire majoritaire de MTW, se déciderait-il enfin à se séparer de sa filiale ? Seul l'avenir nous le dira.
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