Tunisie-UPM: des experts recommandent la création d'une banque Méditerranéenne

Pour tenter de donner un second souffle à l'UPM et créer ainsi la mare nostrum des temps modernes, le projet de

banque Méditerranéenne a franchi une nouvelle étape mercredi 25 août 2010 avec sa présentation à Nicolas Sarkozy à l'Élysée.

M. Charles Milhaud, ancien président du directoire de la Caisse nationale des Caisses d’Epargne, a remis au président Sarkozy le rapport réalisé par une commission internationale qui servira de base aux travaux sur la création de cette nouvelle institution financière, lors du sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'Union pour la Méditerranée (UPM), organisé à Barcelone en novembre 2010.

Le rapport Milhaud a été rédigé par une commission internationale d’experts sur le financement du co-développement en Méditerranée. Charles Milhaud, a travaillé avec une commission composée de dix experts issus des deux rives de la Méditerranée : parmi eux, il y avait un tunisien à savoir M. Khalil Ammar, PDG de la banque BFPME.

Trois scénarios ont été retenus. Le premier, et sans doute l'un des plus probables, consiste à créer une banque de la Méditerranée à partir de la filialisation des activités de la Femip (facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat). Celle-ci regroupe l'ensemble des instruments d'intervention de la Banque européenne d'investissement (BEI) en faveur du développement économique et du développement des pays partenaires. La BEI deviendrait actionnaire avec une participation comprise entre 35% et 50%.

La deuxième possibilité, peut-être la plus délicate, résiderait dans la création d'une banque spécifique dont on imagine aisément qu'elle exigerait de mobiliser un capital important.

La troisième hypothèse prône la mise en place d'un établissement de taille plus restreinte à partir des caisses de dépôts et de consignations des pays concernés.

Par ailleurs, si les aides actuelles atteignent 20 milliards d'euros par an (dont 5 milliards provenant de la BEI), le rapport révèle un déficit de financement dans certains secteurs.

Ledit rapport fait état des difficultés de financement de long terme pour les grands projets régionaux (Eau, Plan solaire Méditerranéen, Développement urbain durable) pouvant nécessiter des partenariats publics-privés.

Le rapport met également l'accent sur la nécessité de continuer les réformes entreprises en vue de créer un cadre juridique des affaires adapté et protecteur pour les investisseurs. Il met aussi en évidence la nécessité d'accroître le transfert de compétences du Nord vers le Sud par la formation d'experts.

S'appuyant sur les principes de complémentarité et de subsidiarité par rapport aux institutions existantes, la Commission a conclu ses travaux en proposant la création d'une institution dédiée au financement du co-développement en Méditerranée.

Ont participé à titre personnel aux travaux de cette Commission :

- M. Philippe DE FONTAINE VIVE, Vice Président de la Banque Européenne d'Investissement (BEI),
- M. Franco BASSANINI, Président de la Cassa di Depositi e Prestiti italienne,
- M. Jean LEMIERRE, ancien Gouverneur de la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement (BERD),
- M. Mohamed EL KETTANI, Président Directeur Général d'Attijariwafa Bank,
- M. Mohamed TAMAM, Vice Gouverneur de la Banque centrale d'Égypte,
- M. Pekin BARAN, Vice président de TÜSIAD, Association des industriels et des entrepreneurs de Turquie,
- M. José Antonio OLAVARIETTA, General Manager of Confederacion Espanola de Cajas de Ahorros (CECA),
- M. Abderahman HADJ NACER, Ancien Gouverneur de la Banque Centrale d'Algérie,
- M. Daniel HOURI, Conseiller maître à la Cour des Comptes,
- M. Khalil AMMAR, Président de la Banque pour le Financement des PME en Tunisie.

Espace Manager
A lireu aussi: