Un Mauritanien en transit à Tunis-Carthage se fait injustement confisquer plus de 8 mille euros
Un passager mauritanien en transit, le jeudi 28 mars 2019, à l’aéroport Tunis-Carthage a eu la plus désagréable surprise de sa vie. La douane tunisienne saisit les euros qu'il avait sur lui le contraignant à rater son vol.
"Le jeudi 28 mars 2019, j'étais en transit à l'aéroport Tunis-Carthage. Je venais de Paris et nous avions atterri à Tunis aux environs de 14h30, en attendant de poursuivre notre voyage le même jour sur Nouakchott à 19h30. A l'approche de l'embarquement pour Nouakchott, alors que j'étais toujours resté dans la zone de transit, l’agent au guichet me demanda d'aller récupérer une autre carte d'embarquement pour accéder à l'avion, alors que le talon d'embarquement que j'ai reçu depuis Paris aurait dû suffire. Devant son insistance, je me suis exécuté en allant récupérer immédiatement une autre carte d'embarquement pour Nouakchott", raconte avec amertume le passager âgé de 37 ans.
C'est donc au retour de la récupération du ticket que la douane lui demanda s'il avait de l'argent sur lui. Ce qu'il confirma en précisant qu'il avait en sa possession 9 mille euros. C'est là que les gros ennuis commencent pour notre passager qui ne pouvait jamais imaginer pareil scénario.
Dépossédé de l'argent et minutieusement fouillé pour voir s'il ne cachait pas d'autres sommes ailleurs, l'homme est sommé par les deux douaniers de partir au risque de rater son vol qui était d'ailleurs très imminent. Le plus étonnant, c'est que les douaniers prennent soin de lui remettre 725 euros et saisissent les 8275 euros restants.
"Ne pouvant partir aussi facilement et laisser mon argent, j'ai dû finalement rater l’avion, alors que mes bagages étaient déjà embarqués pour Nouakchott", raconte-t-il.
Resté à l'aéroport Tunis-Carthage, il parvient à contacter un de ses compatriotes résidant à Tunis. Ce dernier se rend dare dare à l'aéroport pour l'amener chez lui. Depuis ce jour, l'homme traine de bureau de douane en bureau de douane pour récupérer son bien, rien n'y fit.
Le plus triste dans cette affaire, c'est que seule une partie de cette somme importante honnêtement gagnée lui appartient, le reste est un ensemble de petites sommes envoyées par des compatriotes travaillant en France à leurs parents restés en Mauritanie.
C'est que, raconte-t-il, "En France, toute somme inférieure à 9 mille euros pouvait être transportée sans encombre, mais ignorant tout des procédures administratives et douanières de la Tunisie, je m'étais résigné, pour plus de précautions, à rester dans la zone de transit, surtout que c’est ma première fois de voyager sur cette ligne. N'eût été l'injonction de l'agent à l'aéroport, je ne serais sûrement pas sorti de la zone de transit."
Cependant, de nombreuses questions nous interpellent. Comment expliquer cet excès de zèle vis-à-vis d'un passager en transit qui n'a jamais foulé le sol tunisien? Pourquoi demander à un passager en transit de récuperer une autre carte d'embarquement alors que son talon reçu au départ en France suffisait pour le reste du vol? Sachant qu'il partait juste pour récupérer une carte d'embarquement, les agents n'auraient-ils pas pu le mettre en garde? Pourquoi, sachant qu'il était juste en transit, n'a-t-il pas bénéficié de circonstances atténuantes? Et finalement aurait-il été piégé ?
Une chose est sûre, ce Mauritanien n'est pas près d'oublier cette mésaventure qui l'a profondément marqué. Il y a lieu de s'interroger sur l'utilité du concept d'un Maghreb arabe uni, alors même que les tracasseries douanières sont loin d'y être dissipées dans un monde en perpétuel évolution où le libre-échange et la libre circulation des personnes et des biens sont devenus désormais... monnaie courante
Votre commentaire