Un racisme patent : Le poignant témoignage de Sabrine agressée parce qu’elle est noire
Au quotidien, le racisme patent s'étend à tous les milieux sociaux et s’exprime de la manière la plus abjecte dans les rues. Un témoignage poignant de ce type de racisme anti noir tant en actes qu’en paroles qui gagne de plus en plus la société tunisienne. La jeune Sabrine NGOY, une fille Tunisienne noire a lancé dans un statut sur sa page Facebook, un cri d’alarme en racontant une scène qu’elle a vécue, mardi 4 octobre 2016, dans l’avenue Habib Bourguiba de Tunis.
« N'ai-je pas le droit, de me promener dans les rues de mon pays, sans entendre des insultes à cause de la couleur de ma peau?, s’est elle révoltée. Et elle raconte.
Je marche le long de l'avenue Habib BOURGUIBA avec Mon ami Youssef qui est « blanc ».
En paix, ravis de se retrouver comme d'habitude. Une voiture passe près de nous et j'entends, sans me soucier de personne, à haute voix, une insulte à connotation sexuelle parce que je suis noire.
Mon ami décide de noter le numéro de la voiture. Ils l'insultent. Tout de suite Youssef réagit, voyant que les policiers ne sont pas loin. Alors, ceux qui se trouvent dans la voiture, commencent à s'affoler et à nous insulter :
-Vous ne pouvez rien nous faire...Pute...Noire, et autres insultes.
Le conducteur descend de la voiture, pas en état de conduire, agressif, à notre poursuite, prétend qu'il a quelqu'un d'influent au service de la police. Nous arrivons jusqu'aux policiers et ces derniers l’arrêtent. Ses deux amis nous rejoignent et se mettent à nous menacer:
-Si vous portez plainte, vous aurez affaire à nous!
Tous au commissariat du « septième », les policiers font leur boulot et je dépose ma plainte pour agression verbale raciste.
J'ai eu comme question: Pourquoi tu tiens à cette plainte?
Ma réponse, pour faire court, les insultes à cause de ma couleur, je les affronte matin, après midi et soir, depuis mon plus jeune âge.
Aujourd'hui, j'ai été agressée verbalement entre la grande montre de l'avenue et la statue d’Habib Bourguiba, j'aurais pu me faire agressée, loin des yeux, dans une rue sombre. Je ne suis pas un cas isolé, d’autres se font, quotidiennement, agressés à cause de leur couleur. Ces gens finissent par haïr leur pays et leur histoire à cause de ces agressions, répétitives, aux yeux de tous,
donc je me demande:
-N'ai-je pas le droit, de me promener dans les rues de mon pays, sans entendre des insultes à cause de la couleur de ma peau?
Jusqu'à quand les noirs tunisiens seront agressés partout ?
C'est mon droit d’être en paix dans mon pays, peu importe la différence. »
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