Un regain d’intérêt pour la céréaliculture en Tunisie

Les cours mondiaux des céréales ont enregistré une hausse considérable au cours de l’année 2007

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Cette flambée des prix est notamment due à une forte demande sur ces produits, à une diminution substantielle des stocks dans les pays producteurs et exportateurs, ainsi qu’au développement du phénomène de spéculation.

Gravitant autour des 600 euros la tonne, le prix du blé dur pourrait atteindre de nouveaux records.

Compte tenu de ces éléments, la Tunisie doit mettre en place une stratégie en vue de valoriser ce secteur.

Il est à signaler à cet égard que la production des céréales a toujours été une préoccupation majeure pour la Tunisie. Les différentes stratégies de production céréalière entreprises dans le pays ont pour objectif principal la réalisation de l’autosuffisance, soit 25 millions de quintaux.

Ce chiffre a cependant été rarement atteint ou dépassé, et ce pour plusieurs raisons. Il y a tout d’abord les conditions climatiques qui sont aléatoires. Viennent ensuite la marginalité de certaines régions et le prix du produit qui ne correspond pas toujours au coût réel.

Ainsi, alors que les recherches à travers le monde apportent tous les ans de nouvelles variétés de plus en plus performantes, l’agriculture tunisienne pratique depuis plus de vingt ans la culture des mêmes variétés.

A titre d’exemples, on peut évoquer les variétés de blé dur « Karim » et « Razak » qui sont semées depuis 1986.

Ces deux variétés occupent actuellement près de 85% des superficies emblavées en blé dur. Mais il est fort possible que deux nouvelles variétés « Maali » et « Nasr » pourraient prendre la relève et contribuer significativement à l’amélioration de la qualité et du rendement.

En effet, elles ont donné la preuve, en début de phase de multiplication, de leur performance quant à leur rendement et à leur endurance à la septoriose en particulier.

Une stratégie pour améliorer la production

La céréaliculture connaît un regain d’intérêt en Tunisie. Et si la recherche a permis de créer de nouvelles variétés, elle doit soutenir activement les agriculteurs en leur facilitant la maîtrise de l’aspect technologique.

On notera à cet égard la constitution d’une commission nationale de suivi de la campagne céréalière, et de quatre équipes pluridisciplinaires composées de chercheurs et de techniciens spécialisés dans le domaine de la céréaliculture.

Il faut savoir que la commission nationale de suivi est chargée de déceler les contraintes qui entravent la bonne marche de la campagne.

Elle est constituée des divers intervenants dans la production et la logistique, à savoir la Direction générale de la production agricole, l’UTAP (Union Tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche), le ministère de l’industrie, de l’énergie et des PME, et le ministère du transport.

Pour leur part, les quatre équipes de techniciens ont pour mission de visiter les régions en compagnie de responsables régionaux, et ce en vue d’établir un diagnostic et de présenter les recommandations nécessaires à la commission.

Il est certain que ces mesures constituent un élément essentiel pour faire face aux défaillances constatées.

Elles apportent en outre la preuve qu’un encadrement continu de la céréaliculture est nécessaire pour améliorer la production céréalière.

Une production qui gagnera alors aussi bien en qualité qu’en quantité, et qui répondra plus efficacement aux besoins de la Tunisie en la matière.

CH.KH