Une dizaine d’ambassades tunisiennes sans titulaire : une situation anormale?!

Une dizaine d’ambassades tunisiennes sans titulaire : une situation anormale?!

Une dizaine d’ambassades tunisiennes sont sans titulaires et pas des moindres puisque parmi elles, figure la représentation tunisienne en Chine à un moment crucial tant au niveau bilatéral qu’en raison de la conjoncture internationale dans le voisinage de ce grand pays devenu un élément essentiel dans les relations stratégiques dans le monde.

En fait cette lacune est due au fait que le mouvement des chefs de mission diplomatique pour l’année 2021 comme d’ailleurs leur conférence annuelle n’ont pas eu lieu en raison de la situation interne en Tunisie. Bien évidemment le mouvement de cette année tarde à venir également.

En ce moment plusieurs ambassadeurs, comme Ghazi Ghrairi représentant permanent de la Tunisie auprès de l’UNESCO et auprès de l’Organisation internationale de la Francophonie viennent de recevoir une notification de leur fin de mission. Normalement la durée de l’affectation à l’étranger ne dépasse pas les cinq ans.

Le rappel à Tunis de Ghrairi pose néanmoins problème puisqu’il est de sa responsabilité de mener jusqu’à son terme l’organisation en Tunisie du Sommet de la Francophonie prévu, en principe, à la fin de novembre prochain

Parmi les ambassades concernées par le mouvement des chefs de poste cette année on trouve Séoul, Ottawa, Vienne, Belgrade et Londres.

Cette situation est anormale a estimé l’ancien ministre des Affaires étrangères Ahmed Ounaïes. Selon lui, il n’est pas nécessaire d’attendre le mouvement annuel pour nommer un ambassadeur. Lorsqu’une vacance est constatée, le président de la République est appelé à y pourvoir en proposant un chef de poste au pays concerné et dès son agrément de l’inviter à rejoindre son poste. Pour lui les chargés d’affaires font de leur mieux pour faire marcher les postes mais la présence de l’ambassadeur en titre est indispensable.

Quelle que soit la situation interne, elle ne doit pas être une entrave à la nomination de chefs de poste diplomatique, permanent ou consulaire, a-t-il encore estimé.

Au moment où le mouvement des chefs de mission tarde à se concrétiser, celui du personnel diplomatique n’a pas encore eu lieu, alors qu’habituellement il a lieu au plus tard au mois de mai.

C’est d’ailleurs pour cette raison que le Syndicat du corps diplomatique a adressé une lettre au ministre des Affaires étrangères lui demandant de lui notifier l’issue donnée au mouvement annuel du corps diplomatique et les critères retenus à cet effet ainsi que des explications sur les raisons du retard enregistré dans l’annonce du mouvement des chefs de poste pour les années 2021 et 2022 et ses répercussions sur la carrière des « enfants du ministère ».
Le syndicat affirme que la priorité dans les nominations aux postes diplomatiques doit revenir aux diplomates de carrière.

RBR

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