Une leçon de patriotisme !
Par Haythem FRIOUI
Même si nous sommes dans une spirale sans fin et que l’amateurisme tend à se généraliser, il n’en demeure pas moins que la Tunisie a toujours donné l’exemple et ouvert la voie à ses voisins.
Coupe du monde de football oblige, gardons à l’esprit que nous avons été la première nation arabe, africaine à remporter une victoire dans cette compétition et que nous faisons partie des nations continentales ayant le plus de participations.
Aussi, après l’excellent match contre le Danemark où tous les bookmakers nous ont donné perdants, le rêve d’aller au-delà de ce premier tour est désormais possible.
Elle l’est grâce à une équipe nationale soudée, une véritable mosaïque tunisienne et faite de jeunes et de moins jeunes de divers horizons. Elle compte surtout un nombre de binationaux importants, qui constituent, indéniablement, un apport d’expérience devenu une richesse et une arme sur le terrain.
Alors si cette recette « miraculeuse », fonctionne dans le sport, pourquoi est-elle rejetée dans la vie publique, avec un article dans la nouvelle Constitution qui est aux antipodes de l’unité nationale ?
Pourquoi les dirigeants actuels créent-ils une fissure dans l’unité nationale en imposant une ségrégation sans précédent envers une frange de ses enfants, « les expatriés » ?
Pourquoi décider unilatéralement d’éloigner de la vie publique tunisienne, 1,6 M de Tunisiens expatriés, qui sont désormais la première source de revenus en devises de loin devant le tourisme ou la vente d’huile d’olive ?
Ces questions, sans réponses à ce jour, s’opposent totalement, au discours présidentiel qui appelle à l’unité derrière le drapeau national et à l’effort dans la reconstruction économique de la « nouvelle » Tunisie.
En regardant l’engagement et l’amour déployés par Seîf Laidouni, Elyès Skhiri, Naîm Sliti, Hannibal Mejbri et tous les autres…, face aux terribles Danois, peut-on douter de leur appartenance au drapeau ? Ils ne parlent certainement pas bien l’arabe, mais ils dévorent l’harissa et mouillent le maillot pour leur pays de coeur la Tunisie, et ce, par conviction et choix, n’en déplaise à un passeport rouge qu’ils possèdent également au quotidien !
C’est l’appel du cœur et non celui des documents ou des billets qui compte. Ce sont les actes et non les textes qui prévalent.
Tous les Tunisiens du monde dont je fais partie, se sentent trahis et surtout rejetés injustement, avec des dirigeants absents et sourds à la cause de la diaspora.
Plus nous nous éloignons de la mère patrie, plus nous l’aimons et l’excusons et c’est le message que transmettent nos sportifs nés et formés ailleurs et qui luttent pour le drapeau national !
Alors soyons lucides, ne laissons pas la haine et la rancœur envahir notre raison et ouvrons les bras à tous les Tunisiens où qu’ils soient, pour porter leurs pierres à l’édifice de la nation.
Je formule ici un appel à la raison et au bon sens de nos dirigeants en leur disant que le patriotisme des Tunisiens du monde est indiscutable et que leur mise à l’écart de la vie publique doit être corrigée.
Les « Zmigris » d’hier ont enfanté la jeunesse tunisienne de demain, qui comblera le retard que le pays vit aujourd’hui.
Haythem Alexandre FRIOUI
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