« Une revenante » de Daech en Syrie : « J’ai été avec les terroristes, ça je ne peux pas le cacher »

 « Une revenante » de Daech en Syrie : « J’ai été avec les terroristes, ça je ne peux pas le cacher »

 

Jamais, elle ne montre son visage à la caméra de la chaîne RMC et sa voix est volontairement déformée. Amina, une Française de 22 ans, fait partie de celles que l'on surnomme désormais les revenantes. Rentrée de Syrie il y a six mois et placée sous contrôle judiciaire, elle a choisi de médiatiser son histoire, tout en restant anonyme.

"J'ai été avec des terroristes, ça, je ne peux pas le cacher. Mais je n'en suis pas une. Et je ferai tout pour le prouver", clame cette femme qui ne porte plus le voile. Elle est aujourd'hui mise en examen pour "association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste", comme toutes celles qui ont quitté l'Hexagone pour la zone irako-syrienne. Elle attend son procès.

Amina avait 18 ans, en août 2014, lorsqu'elle rejoint la Syrie, après une rencontre avec un recruteur du groupe terroriste « État islamique » Daech. À Raqqa, la jeune majeure se marie avec un français radicalisé, avec qui elle a eu un petit garçon, aujourd'hui âgé de deux ans.

Elle assure qu'elle ne partageait pas les idées de Daech et souhaitait quitter au plus vite la zone irako-syrienne. "Tu as tellement peur que ça t'arrive à toi... Moi je ne sortais jamais de chez moi". "Le danger il est H24. Chez toi, tu entends qu'on a retrouvé une tête...", relate-t-elle, avant de raconter l'histoire d'une femme "qui parlait mal dans la rue", et qui s'est pris "une balle".

Après plus de deux ans vécus au sein de l'organisation terroriste, elle affirme être parvenue à prendre la fuite. Son chemin croise celui de rebelles syriens qui l'arrêtent et la font incarcérer dans une prison turque. Un an plus tard, Amina est transférée en France, avec son nourrisson, "né à Raqqa".

Aujourd'hui, la mère de famille préférerait faire oublier son itinéraire de radicalisation. "Je ne veux vraiment pas qu'on le sache en fait, parce que je n'en suis pas fière", se justifie-t-elle, dans un accent chantant.

Selon les autorités françaises, environ 1700 Français radicalisés ont rejoint des zones djihadistes depuis 2014. Depuis, au moins 450 d'entre eux seraient morts et 300 seraient revenus dans l'Hexagone.

D’après l’Express.

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